SAP a souhaité rencontrer Oracle au sujet de sa fusion avec Sun
Mi-septembre, alors que la Commission européenne décidait de prolonger son enquête avant de rendre un avis sur le rachat de Sun par Oracle, le PDG de SAP a adressé une lettre au PDG d'Oracle. Selon le Wall Street Journal, qui en a livré un extrait dans un éditorial en fin de semaine dernière, Léo Apotheker y proposait à Larry Ellison une rencontre pour discuter de la fusion avec Sun et pour aborder d'autres questions en suspens entre les deux éditeurs. Parmi les dossiers ouverts entre les sociétés figure notamment le différend qui les opposent dans l'affaire Tomorrownow, ex-filiale de SAP, Oracle accusant l'éditeur allemand de vol de propriété intellectuelle.
Dans son éditorial, le Wall Street Journal s'interroge sur les motivations des régulateurs européens de l'UE. Selon lui, dans les dossiers concernant Microsoft, Intel ou GE-Honeywell, ils apparaissent quelquefois plus enclins à protéger les concurrents qu'à chercher l'intérêt des consommateurs. Le quotidien financier américain va jusqu'à évoquer certains observateurs qui, depuis le début de l'enquête sur la fusion Oracle/Sun, se demandent si la Commission Européenne aurait pu être tentée de freiner ce rapprochement sur l'insistance de l'éditeur allemand. Dans ce contexte, poursuit le WSJ, la lettre envoyée à Larry Ellison laisse-t-elle supposer qu'une intervention de la part de SAP - moyennant un assouplissement de la position d'Oracle sur l'affaire TomorrowNow - pourrait fluidifier le processus de fusion.
Il s'agit d'insinuations sans fondement, affirme James Dever, porte-parole de SAP interrogé vendredi par nos confrères d'IDG News Service. En désaccord avec « les suppositions et déductions » du quotidien, il estime que l'on surestime ce que SAP est en mesure de pouvoir faire. Il confirme néanmoins l'envoi d'une lettre à Larry Ellison dans un souci « de dialogue ».
« Le fait est que nous avons des liens importants avec Oracle qui vont au-delà d'un procès. » Les deux éditeurs ont en particulier de nombreux clients en commun, rappelle James Dever. « Nous sommes des partenaires tout autant que des concurrents. »