Fondé en 1980 par Jure Sola and Milan Mandarić, Sanmina a démarré en tant qu'atelier de fabrication de circuits imprimés. Présent dans une vingtaine de pays aujourd’hui avec environ 35 000 employés, et un chiffre d'affaires de 9 milliards de dollars l'année dernière, Sanmina conçoit en OEM des serveurs et des sous-systèmes de stockage pour plusieurs acteurs du marché (Infinidat ou DDN par exemple) avec des projets confidentiels en cours chez d’autres fournisseurs. Si le sous-traitant de San José est peu connu pour son activité OEM, il se démarque avec sa filiale Viking, qui commercialise ses solutions de stockage (Onyx en mode unifié bloc et fichier et Obsidian pour le fichier et l'objet) avec dédup (pour la flash), compression et erasure coding et sa plateforme Software Defined Storage CNO (Cloud Native Orchestrator). “Nous sommes la marque derrière les marques”, c’est par cette introduction fort explicite que Mark Devincent, senior vice-président en charge de l’activité Viking chez Sanmina, résume l’activité de son entreprise. "Nous misons sur la performance et la densité pour différencier nos produits ”, nous a expliqué Mark Devincent, lors d’un IT Press Tour dans la Silicon Valley en juin dernier.
” Nous avons un Jbod avec 102 disques durs dans un rack 4U [le NDS41022]. Avec des disques durs de 24 To, ce produit peut contenir 2,4 Po de données. “La majorité des Jbod peuvent accueillir moins de 90 disques dans le système. Dès qu'ils dépassent les 90, ils finissent par ne plus tenir dans un rack standard. Nous avons donc innové en matière de refroidissement par air, ce qui nous a permis de rétrécir le boîtier et de le faire tenir dans un rack d'un mètre. Ainsi, 102 disques durs peuvent être placés dans un rack, et la manière dont nous avons procédé au refroidissement par air a permis de réduire la consommation d'énergie du système. En général, tout ce que vous voyez sur le marché est probablement au-dessus de 2 000 watts par système, nous sommes à environ 1 600 watts.”
Le Jbod VDS4607 de Viking n'accueille que 60 disques durs Sata ou SAS, mais le NDS41022 monte à 102 lecteurs. (Crédit S..L)
Des châssis 2U très denses
“À l'autre bout du spectre, nous proposons des baies flash hautes performances avec du PCIe Gen5 assurant 495 Go/s en lecture et 195 Go/s en écriture avec une capacité de 1 Po dans un châssis 2U” complète le dirigeant. Exploitant des SSD NVMe au format E3.S (jusqu’à 32 lecteurs), ces baies Viking VSS2320R, attendues au 3e trimestre 2024, reposent sur deux contrôleurs AMD Epyc Genoa avec un châssis au refroidissement particulièrement soigné avec une batterie de ventilateurs amovibles en façade pour refroidir les lecteurs flash. “Il s'agit d'une plate-forme PCI Gen5 de bout en bout. Cela signifie qu'il y a une seule unité centrale, deux nœuds de serveur, 32 disques E3.S, directement connectés à l'unité centrale. Cela offre la latence la plus faible et la livraison la plus efficace que l'on puisse obtenir d'une solution de ce type, 64 voies vers le SSD, 64 voies pour l'expansion par nœud", nous a précisé Mark Devincent.
La baie VSS2480 accueille jusqu'à 48 SSD E.1 PCIe Gen4 avec 4 contrôleurs AMD Epyc. (Crédit S.L.)
Autre produit intéressant le VSS2562, qui accueille jusqu’à 56 SSD au format U.2 sur la tranche gauche du châssis. Reposant sur deux contrôleurs AMD Epyc Milan, cette baie reste cantonnée au PCIe Gen4 avec une capacité de stockage maximale de 3,4 Po (avec des Samsung BM1743 ou des Solidigm D5-P5336). " Nous avons déposé un brevet sur le design du châssis depuis la commercialisation du produit (en 2017). Nous en sommes à la troisième génération de cette plateforme", précise Mark Devincent. Si la baie est certifiée avec des SSD de 60 To, Viking a également l’intention d’intégrer des lecteurs flash U.2 d’une capacité de 120 To, quand ils seront disponibles.
Les derniéres baies NVMe de Viking arrivent sur le marché.
Pour accompagner ses sous-systèmes de stockage, Viking propose son SDS CNO (Cloud Native Orchestrator), une solution de stockage sur site en mode fichier et objet (compatible S3) qui permet de contrôler les données critiques et celles auxquelles on accède fréquemment. “Nous ne voulons pas bouter le cloud public, il est là pour rester, nous proposons simplement une alternative on premise moins onéreuse avec CDN”, nous a indiqué Mark Devincent, qui cible les marchés des médias/divertissement, de la vidéosurveillance, de la sauvegarde et de l'archivage. Compatible avec les principaux clouds publics, CNO permet aux entreprises de déployer une stratégie cloud hybride tout en maîtrisant les dépenses opérationnelles.
Cloud Native Orchestrator aide les entreprises à mieux conjuguer leurs ressources locales et cloud, notamment pour les sauvegardes et la réplication.