Annoncée l'année dernière par Samsung, la carte Artik 10 pourrait bien remplacer un PC. A une condition toutefois, et non des moindres : avoir envie de construire soi-même son propre système. Comme le Raspberry Pi, tous ses composants sont concentrés sur une petite carte de circuit imprimé. À partir du mois de mai, la carte de Samsung sera ainsi disponible chez le revendeur en ligne Digi-Key, comme l’a annoncé le constructeur. Le prix de la carte n’a pas encore été révélé, mais l’Artik 10 pourrait finalement coûter plus cher que la Raspberry Pi 3 (35 dollars HT), et même plus que l’Artik 5 (99 dollars HT). Cette version, plus petite, destinées aux objets portables et aux petits gadgets, a été livrée en février par Samsung.
Le processeur ARM huit cœurs, 32-bits, de l'Artik 10 n’est pas dépourvu de puissance, mais il semble dater un peu si on le compare au processeur ARM 64-bits quad-core du Raspberry Pi 3. Pourtant, les derniers smartphones de Samsung sont équipés de processeurs 64 bits, mais le constructeur a choisi une technologie plus ancienne pour son mini-ordinateur. La CPU comporte quatre cœurs Cortex-A15 pour gérer les tâches les plus exigeantes, et quatre cœurs Cortex-A7 basse consommation pour les tâches moins gourmandes en ressources. Par contre, le processeur graphique de l’Artik 10 est plus puissant que celui du Raspberry Pi 3. La puce graphique Mali T628 MP6 peut afficher la vidéo HD en 120 images par seconde, alors que le Raspberry Pi 3 ne peut gérer que la vidéo HD en 60 images par seconde. Par ailleurs, la nouvelle carte Artik a été dotée de 16 Go de stockage flash et de 2 Go de mémoire LPDDR3, et dépasse là aussi le Raspberry Pi 3. Samsung a également doté sa carte PC de ports USB.
Wi-Fi, Bluetooth et Zigbee au rapport
Enfin, l’Artik est doté de capacités sans fil et de ports d'extension pour connecter des capteurs externes, des caméras, des écrans et autres composants. En particulier, la carte offre la connectivité Wi-Fi 802.11b/g/n, Zigbee et Bluetooth. Elle intègre également des connecteurs GPIO, UART, I2S, I2C et SPI. Le Raspberry Pi 3 n'est pas compatible avec le protocole Zigbee, utilisé pour la communication point à point entre capteurs. Samsung veut s’appuyer sur sa carte Artik pour mettre un pied dans le marché très porteur des objets connectés. L’an dernier, Gartner avait prédit 6,4 milliards d'appareils connectés dans le monde en 2016, et ce nombre atteindra 20,8 milliards en 2020. Samsung voudrait que la multitude d’appareils connectés utilise le plus possible sa mémoire, ses processeurs et ses composants.
Le constructeur coréen développe également des solutions domotiques pour connecter, à partir l'année prochaine, des appareils ménagers, comme les réfrigérateurs, les fours, les machines à laver et les ampoules, à Internet. « Les cartes Artik vont permettre aux inconditionnels du DIY (do it yourself) de développer et de tester des produits qui pourraient trouver leur place dans ces environnements », a déclaré dans une interview Curt Sasaki, vice-président des écosystèmes chez Samsung. Les cartes Artik pourront également se connecter à la plateforme ouverte Artik Cloud, qui permettra à de nombreux dispositifs de communiquer les uns avec les autres. Artik Cloud a été annoncé lors de la conférence développeurs de Samsung qui se tient cette semaine (27 et 28 avril) à San Francisco.
Livrée avec un système Linux pour terminaux embarqués
L’Artik Cloud peut avoir de nombreuses applications dans des domaines comme la sécurité, la santé, l’aide à la conduite, la domotique et l'automatisation industrielle. Les utilisateurs pourraient par exemple stocker dans l’Artik Cloud des informations de température pour commander un climatiseur à distance. « L'an dernier, Samsung avait également annoncé une petite carte de développement appelée Artik 1, mais celle-ci ne sera vendue qu’aux fabricants qui veulent développer des produits, type ampoules intelligentes », a précisé Curt Sasaki. La carte Artik sera livrée avec un système Linux pour terminaux embarqués.