Salesforce.com va ouvrir un datacenter en 2014 à Slough, une ville située dans le sud de l'Angleterre, pour répondre aux besoins de ses clients en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Ce projet a été dévoilé lors de l'événement Customer Tour qui s'est déroulé cette semaine à Londres. Lors de cette manifestation, l'éditeur californien a annoncé la signature d'un accord avec NTT Europe, filiale de NTT Communications, qui l'aidera dans cette démarche. Et il a confirmé que l'ensemble des fonctionnalités de sa plate-forme de CRM Salesforce pourraient être exploitées à partir du futur centre du Royaume-Uni.
Cela fait plusieurs années que l'entreprise prévoit d'ouvrir un datacenter en Europe, mais elle n'est pas encore parvenue à réaliser son projet. Cette annonce devrait satisfaire des clients comme ASUK (Alzheimer's Society UK), une entreprise qui s'était plainte, l'an dernier, de ne pouvoir obtenir des garanties pour stocker des données aux Etats-Unis. Phil Shoesmith, responsable informatique d'ASUK, avait alors déclaré à nos confrères de Computerworld UK que  la protection des données au Royaume-Uni et en Europe était un problème important, en particulier dans les ministères qui s'inquiétaient d'utiliser des solutions de cloud aux États-Unis pour stocker les données des utilisateurs.
Une décision motivée par l'administration
« Nous ressentons une légère frustration, parce que l'annonce de l'ouverture d'un datacenter en Europe a eu lieu il y a deux ou trois ans et qu'il n'est toujours pas là  », avait regretté le DSI d'ASUK. « Nous aimerions limiter les risques ». Le groupe électronique Philips a également explicitement prié Salesforce d'ouvrir un datacenter en Europe, invoquant des raisons de conformité. Marc Benioff,  PDG de Salesforce, avait pourtant souligné que le Vieux Continent était actuellement le marché enregistrant la croissance la plus forte, avec une progression de 38% sur le dernier exercice.
Steve Garnett, président EMEA de Salesforce, a ajouté que la décision d'ouvrir ce datacenter avait été largement motivée par les réglementations de conformité imposé par le gouvernement et que cette implantation permettrait au groupe de remporter davantage de contrats en provenance du secteur public, un domaine qui représenterait 50% du marché IT  britannique, selon l'éditeur.
Le responsable EMEA a également indiqué que la décision du gouvernement avait été facilitée par le très médiatisé G-Cloud, framework des administrations portant sur l'acquisition de produits de cloud computing, sur lequel Salesforce est devenu un vendeur autorisé. Certaines entreprises sont également préoccupées par le US Patriot Act, qui permet au gouvernement fédéral des Etats-Unis de demander des données de clients gérées par des fournisseurs de cloud américains.