Salesforce.com a confirmé en début de semaine qu’il rachetait Quip, éditeur d'un logiciel de collaboration dans le cloud. Cette transaction est intervenue quelques semaines après l'acquisition de Demandware pour 2,8 milliards de dollars, début juin. Selon un document transmis à la SEC le 30 juillet, le montant du rachat de Quip s’élèverait 582 millions de dollars. Selon d’autres sources, il approcherait les 750 M$.
L'éditeur Quip a été fondé en 2012. Sa solution facilite le travail en équipe à travers des fonctions permettant par exemple de tchatter sur des documents ou des feuilles de calcul. Dans un billet, le co-fondateur et CEO de la start-up, Bret Taylor, explique que l’intégration à Salesforce permettra une expansion plus rapide du service en touchant « des millions de gens à travers le monde ». Quant à l’application de Quip, elle apportera ses fonctionnalités de productivité à la plateforme Customer Success de Salesforce. « Les possibilités de combiner les données, le contenu et la communication sont surprenantes », assure le CEO.
Deux co-fondateurs venus de Google et Facebook
Bret Taylor a été l’un des co-créateurs de Google Maps et il a également été le CTO (chief technology officer) de Facebook où il a mis au point le bouton « J’aime ». Chez Quip, le responsable de l’ingénierie, Kevin Gibbs, autre co-fondateur de la start-up, vient lui aussi de Google où il a créé Google Suggest. Ce rachat confirme les plans ambitieux de Salesforce pour sa plateforme, estime Denis Pombriant, du cabinet Beagle Research Group. « Une plateforme doit être universelle parce que sa mission est de fournir tout au même endroit pour les clients. » Les concurrents Microsoft et Google ont des produits similaires, Salesforce doit donc en faire autant. La firme de Marc Benioff s’est récemment trouvée face à Microsoft, qui l’a emporté, lors des enchères visant le rachat de Linkedin. Cette fois, Salesforce prend pied sur le territoire de Microsoft avec un traitement de texte, note de son côté l’analyste Rob Enderle, d’Enderle Group. Certains voient en Quip un Word killer.
De son côté, Microsoft a annoncé cette semaine la disponibilité générale de son API Rest Excel pour Office 365. Celle-ci va permettre d’utiliser Excel dans des applications. « Il s’agit de la poursuite de notre parcours pour faire d’Office une plateforme ouverte pour les développeurs », explique l’équipe du tableur dans un billet daté du 3 août.