Alors que Tableau, l’un des principaux spécialistes de l’analyse et de la visualisation de données, s’apprête à tenir sa conférence européenne à Berlin la semaine prochaine, l’éditeur californien Salesforce, chantre du CRM en SaaS, prend tout le monde de court en annonçant son rachat. L’opération, entièrement réalisée par échange d’actions, valorise Tableau 15,7 milliards de dollars. La société basée à Seattle va enrichir considérablement les capacités analytiques que Salesforce fournit à travers son cloud analytique et sa technologie Einstein basée sur l’intelligence artificielle.
« Nous réunissons le numéro 1 mondial du CRM avec le numéro 1 des plateformes analytiques », déclare Marc Benioff, CEO de salesforce.com, dans un communiqué. « Tableau aide les gens à voir et comprendre les données et Salesforce les aide à fidéliser et à comprendre les clients. C’est clairement le meilleur des nos deux mondes pour nos clients ». De son côté, Adam Selipsky, président et CEO de Tableau, estime que « joindre nos forces avec celles de Salesforce améliorera notre capacité à aider partout les gens à voir et comprendre les données ». Parmi les dernières fonctions ajoutées à la solution analytique, Ask Data permet d'effectuer des requêtes en langage naturel.
Tableau apportera 350 à 400 M$ à l'exercice fiscal de Salesforce
Le rachat de Tableau devrait être finalisé au cours du 3ème trimestre fiscal de Salesforce qui se clôt fin octobre. La société dirigée par Marc Benioff estime que cette transaction lui permettra d’ajouter 350 à 400 millions de dollars à son exercice fiscal 2020 qui s’achèvera fin janvier 2020. Il y a quelques jours à peine, sur le marché des solutions analytiques, c’est Google qui a mis la main sur Looker, soulignant s’il en était besoin l’importance des outils d’analyse et de visualisation de données pour les plus grands fournisseurs de technologies. De son côté, Salesforce n’en est pas à sa 1ère acquisition d’importance mais celle-ci dépasse les autres en valeur. En mars 2018, il avait acquis la plateforme de gestion d’API Mulesoft pour 6,5 milliards de dollars et en juin 2016, sur le terrain du e-commerce, il s’était offert Demandware pour 2,8 milliards de dollars.
En 2016, on se souvient que Marc Benioff était aussi sur les rangs pour racheter le réseau social professionnel Linkedin que Microsoft lui a soufflé mais pour l'astronomique montant de 26,2 Md$. Par la suite, Salesforce avait même tenté de bloquer ce rachat.