Dans l’édition 2025 de son étude annuelle « HR Pulse », le cabinet Aravati constate une hausse moyenne de 4% des salaires IT en 2024, contre une augmentation de 7% en 2023, tirée vers le haut par les métiers de l’IA et des data. Dans ces domaines, les experts en IA, disposant de plus de 7 ans d’expérience, demeurant très recherchés, bénéficient d'une augmentation de rémunération autour de 12% (soit 95 K€ par an), similaire à celle observée l’année précédente. De nouveaux postes tels que les machine learning Ops, chargés de déployer les algorithmes en production dans des entreprises matures, émergent avec des salaires atteignant 80 K€ pour 5 ans d’expérience.
Par ailleurs, les data engineers et data analysts restent également en forte demande, avec des revalorisations moyennes de 6%. Dans le top 3 des spécialités les mieux loties, le consultant en stratégie data et l’expert en l’IA se détachent avec respectivement 60 K€ de salaire brut annuel pour la fourchette basse et 95K€ pour la fourchette hause. Le product owner data arrive derrière moyennant 48 K € en début de carrière et 70 k€ avec plus de 7 ans dans la profession.
Top trois des métiers les plus recherchés dans les data en 2025. (Source: Aravati/Humanskills)
Une dimension technique demandée dans les produits
2025 sera également une année où les professionnels des produits et du design - product owner et product manager se diversifient et se spécialisent, donnant naissance à d’autres fonctions comme PO Data, ou Product OPS (Product Operations Manager). « Ces spécialisations répondent à des besoins spécifiques en matière de gestion et d'optimisation des processus de travail, reflétant une évolution vers une plus large intégration de ces fonctions au sein des entreprises », précise le rapport d’Aravati. A cela s’ajoute l’intégration croissante de technologies avancées telles que l'intelligence artificielle (IA) marquant cette évolution des métiers du produit et du design. Sur le plan salarial, on observe une stabilisation autour de 2% en moyenne pour les chefs de produits classiques tandis que les plus spécialisés bénéficient de hausses plus significatives, entre 8% et 10%.
Les professions les plus porteuses en 2025 dans les produits et interfaces. (Source: Aravati/Humanskills)
Une tension accrue dans les métiers infra
Dans le domaine des infrastructures, le recrutement de profils IT est actuellement marqué par une pénurie de talents spécialisés, une forte demande pour les compétences en intelligence artificielle, cloud computing et cybersécurité et une compétition accrue entre entreprises pour attirer les meilleurs experts techniques. L’accélération digitale des entreprises impliquera une mise sous tension encore plus forte de ces métiers de l’IT. A l’arrivée, en 2025 quatre professions devraient être en pole position : il ’s'agit du pentester en cybersécurité (45 K€ avec 3 ans d’expérience minium et jusqu’à 80 K€ pour un candidat ayant plus de 7 ans dans la fonction), du DevOps/SRE Engineer (ingénieur de fiabilité des sites) avec entre 55K€ et 75 K€. L’ingénieur cloud et l’ingénieur IA font également partie des mieux rétribués avec entre 55 k€ et 80K€ pour le premier et entre 45K€ et 80 K€ pour le second.
Les spécialités les plus convoitées en 2025 dans les infrastructures. (Source: Aravati/Humanskills)
Vers un recours au management de transition
Autre tendance de l’année 2025, le contexte économique pousse de nombreuses entreprises à adopter des solutions de management de transition pour mener à bien leurs projets de transformation. Cette pratique connaît une croissance de 20% cette année, avec une forte concentration en Île-de-France, mais près de 25% des missions se déroulent en région. Les tarifs pour ces missions restent stables, voire en hausse de 7 à 15%, particulièrement dans les métiers liés à l’expérience client ou candidat, fortement influencés par l'essor de l'IA. De même, afin de répondre aux enjeux de la RSE et de la durabilité, la pénurie de profils expérimentés dans des domaines tels que la green IT profite aux seniors dotés de compétences en labellisation, qui voient leurs rémunérations augmenter de 12%.
Les directions techniques bien valorisées
Enfin, malgré le ralentissement de la demande pour les fonctions d’encadrement, certains postes de direction avec une forte composante technique, tels que ceux de CIO (Chief Information Officer), Ciso (Chief Information Security Officer) et « Head of AI, » restent très recherchés. Leurs rémunérations continuent d'augmenter, avec une hausse moyenne de 13%, témoignant de la valeur de ces compétences dans un environnement technologique en constante évolution. Dotés de 10 à 15 ans d’expérience, les CIO et CTO ont une rémunération moyenne de 140 K€ contre 160 K€ pour le CISO - un chiffre pouvant monter à 250 K€ pour les CIO les plus expérimentés (+ de 15 ans).