Sage se renforce dans le PGI en se payant le français Adonix
Avec le rachat d'Adonix, Sage se donne enfin les moyens d'adresser le mid market. Troisième vendeur de progiciel dans le monde loin derrière SAP et Oracle, Sage cherche à creuser l'écart avec Microsoft et SSA.
Le britannique Sage a décidé de racheter le français Adonix - 92,25 M€ de CA en 2004 et 449 employés en France - pour 116 M€ en numéraire. Après plusieurs années de tentatives solitaires Sage a finalement décidé d'accroître son offre par le haut de la cible PME en procédant à une croissance externe de plus. Il confirme ainsi la tendance à la consolidation déjà largement achevée sur le haut du segment avec les rachats successifs de JDEdwards par Peoplesoft puis de ce dernier, avec le feuilleton que l'on sait, par Oracle.
Historiquement plutôt spécialisé dans les système de paie de PME de taille moyenne, Sage n'a eu de cesse, en rachetant des spécialistes, de croître tant dans les cibles visées que dans les fonctions de gestion à intégrer à son offre.
Jusqu'alors, pour cette cible, Sage proposait CS3 et la plus généraliste ligne 1 000 et prétendait depuis de longues années satisfaire ses clients. Il n'empêche, Adonix apparaît mieux armé pour le mid market. Chez l'éditeur français on se dit d'ailleurs serein, tout comme chez les revendeurs. Ainsi, pour Yann Jacquet, président de Flowline, revendeur des offres Adonix et Microsoft Business Solution, "le rachat d'Adonix par Sage est une bonne nouvelle. Cette opération propulse Sage dans la cour des quatre acteurs majeurs de l'ERP du marché : Microsoft, Oracle et Sap. Elle lui apporte une solution et un savoir faire qui sont très recherchés aujourd'hui sur le marché et qui vont lui permettre de clarifier son offre en ayant ses lignes modulaires et un véritable PGI avec Adonix X3. L'entité Adonix va de son côté bénéficier de la notoriété, de la stabilité financière et de la force commerciale de Sage. Le défi pour Sage est de prendre toute la mesure du métier de vendeur de PGI, avec ses méthodes et son approche du client, pour que ce rapprochement soit optimal".
Le rachat par un gros éditeur international du secteur était attendu et apparaît comme une source de débouchés possibles, notamment grâce à une force de frappe marketing plus importante. L'éditeur se place ainsi en concurrence frontale avec des noms comme Cegid ou Microsoft Navision.
Reste qu'Adonix devrait conserver son autonomie en tant que filiale de Sage, laquelle sera dirigée par Pascal Houillon, et ne devrait pas faire l'objet d'un plan de restructuration.
Une partie des actif actuel d'Adonix, Meta4 et Formula fruits de rachats successifs, ne sont pas concernés par le rachat, sans que davantage de précisions ne soit apporté quant au devenir de ces activités. Meta4 est un outil de gestion RH. Formula constitue le pendant italien d'Adonix.