« Nous sommes rentrés dans une nouvelle dynamique ». Même s'il avoue aujourd'hui qu'il avait beaucoup d'idées préconçues sur la sortie de la cote de Riverbed suite à son rachat par le fonds Thomas Bravo, en décembre dernier pour 3,6 Md$, Frank Lyonnet, CTO du spécialiste de l'optimisation réseau est catégorique : ce changement radical a du bon. « Nous avons complètement revu nos priorités pour nous recentrer sur nos technologies historiques », déclare-t-il. Ainsi, la vaste campagne de diversification engagée il y a quelques années par la firme a été remisée. Les technologies Whitewaters (SteelStore) de gestion des back-ups ont été revendues à NetApp et les solutions de load balancing mises en retrait. « Ce sont des bons produits mais qui n'impactent pas directement notre cœur de métier de la gestion de la performance et de l'optimisation réseau », explique Frank Lyonnet.
Ainsi, Riverbed réoriente sa stratégie autour de l'optimisation de trois charges de travail précises. La première porte sur le datacenter et notamment l'applicatif. La seconde sur les performances des solutions de type SaaS et IaaS. Enfin, la troisième concerne les infrastructures déconnectées comme les chaines de production industrielles ou logistiques. « Nous avons beaucoup à faire sur ces trois secteurs. Notre ambition est de permettre à nos clients de mettre en place des help-desks centraux capables de remonter les indications de performances depuis n'importe quel pan de l'infrastructure », clame Frank Lyonnet. Riverbed va notamment s'appuyer sur sa plateforme Steel Central Portal, lancée au printemps, autour de laquelle vont s'articuler différents modules dédiés.
Les WAN relèvent du legacy
Avec ses offres, Riverbed veut également prendre le pas sur la gestion des infrastructures réseaux hybrides, Internet et MPLS. « Autant, les solutions de SDN ou de virtualisation des réseaux comme NSX de VMWare ont apporté beaucoup au niveau des datacenters, autant pour ce qui est des réseaux étendus (WAN) nous sommes presque sur des technologies legacy. Cela reste le gros point faible du SI or les SLA reposent aussi la dessus », lance le CTO. Pour lui l'enjeu est d'aller aussi vite sur l'optimisation de la performance réseau que d'autres acteurs sur d'autres pans de l'infrastructure IT.
Cette stratégie de Riverbed passe notamment par un renforcement de ses équipes commerciales et marketing sur le marché français. « Avant, nous vendions quasiment que des appliances de gestion SteelHead et, ce, sans avoir à trop faire d'efforts. Aujourd'hui nous avons un portfolio plus étendu qui peut répondre à plus de besoins », explique Frank Lyonnet. Il ajoute que dans les logiques de consolidation des réseaux hybrides, les entreprises françaises sont plutôt réceptives au discours de la firme. « Nous essayons d'agir en avance de phase dès le lancement des projets pour mieux les accompagner », explique-t-il. À noter que depuis le départ de Jérôme Julien en juin 2015, les équipes France de Riverbed n'ont plus de direction générale locale et rendent directement compte à Mike Betz, VP Europe du Sud, une organisation qui devrait rester tel quel pour un bon moment, selon le CTO.