« Nous sommes maintenant à court d'adresses IPv4. » C’est l’annonce qu’a fait le RIPE NCC le 25 novembre après avoir attribué les dernières adresses IPv4 en Europe et au Moyen-Orient. Si Internet ne cessera pas de fonctionner pour autant, « il cessera de grandir » alerte l’Arcep. Le registre d’adresse IP pour l’Europe et le Moyen-Orient indique qu’il pourra encore attribuer des adresses IPv4 venant d’entreprises qui ont cessé leur activité ou ont fermé. Le RIPE NCC a donc mis en place une liste d’attente pour attribuer ces quelques adresses. Mais il n’accordera plus qu’une seule allocation /24 aux membres qui n’ont jamais reçu d’attribution de la part du registre européen. Au moment de la rédaction de cet article, la liste d’attente était composée de 41 membres du RIPE NCC. Ces derniers doivent s’attendre à une envolée des prix de ces adresses.
Que ce soit le registre européen ou le régulateur français, tous deux s’accordent à dire que la solution à cette pénurie est de passer rapidement à l’IPv6. « Sans déploiement IPv6 à grande échelle, nous risquons de nous engager dans un avenir où la croissance de notre Internet sera inutilement limitée, non pas par manque d'ingénieurs réseau qualifiés, d'équipements techniques ou d'investissement, mais par une pénurie d'identificateurs de réseau uniques. Le chemin à parcourir est encore long et nous appelons toutes les parties prenantes à jouer leur rôle en soutenant le déploiement d'IPv6 », appelle le RIPE NCC.
La chute du nombre d'adresse IPv4 depuis avril 2016. (Crédit : Arcep)
Si le protocole IPv4 permettait la création de 4,3 milliards d’adresses IP, ce sont 340 undécillions (340 suivi de 66 zéros) d’allocations qui seront attribuable via son successeur IPv6. A titre de comparaison, l’Icann indique qu’il faudrait 21 500 milliards de Terre comme la nôtre pour utiliser toutes les adresses IPv6. Largement le temps de voir venir.