Comme l'a déclaré dans une interview Geoffrey MacGillivray, chef de produit senior des services NFC chez RIM, « le système, appelé Secure Element Manager (SEM), fournit une infrastructure logicielle et un serveur cloud entièrement gérés par RIM au niveau mondial ». SEM fonctionne aussi bien avec l'élément sécurisé installé dans les cartes SIM (Subscriber Identity Module) ou avec l'élément sécurisé intégré dans les terminaux mobiles équipés de la technologie de communication sans contact NFC.
Le SEM est compatible avec les systèmes de sécurité de divers opérateurs de téléphonie mobile qui pourront l'utiliser pour offrir à leurs clients des terminaux avec lesquels ils seront en mesure d'effectuer des paiements mobiles par l'intermédiaire des banques affiliées au réseau Visa et, potentiellement, avec d'autres sociétés émettrices de cartes de crédit. Le SEM est conforme aux «strictes recommandations requises par Visa en matière de technologie et d'usage », a déclaré RIM dans un communiqué. Cela inclut « le cryptage des données de paiement mobiles, à la fois sur les terminaux et pendant la transmission par voie hertzienne des informations vers les banques, le téléchargement d'applets avec les informations d'identification du client, ainsi que la gestion des codes PIN et autres données d'identification utilisées pour activer un paiement mobile », a ajouté Geoffrey MacGillivray.
Des terminaux NFC chez RIM, Samsung ou NokiaÂ
Généralement, un élément sécurisé travaille avec la technologie de cryptage et gère les informations d'identification avec un code PIN utilisateur sécurisé pour envoyer à un serveur distant une demande d'autorisation de paiement depuis un téléphone. Selon RIM, sa technologie SEM a évolué par rapport au récent déploiement du paiement mobile au Canada par EnStream, en joint-venture avec les divisions sans fil des opérateurs Bell, Rogers et Telus. Pour l'instant, le constructeur ne mentionne aucun autre client susceptible d'adopter son système.
Dans son portefeuille produit, RIM propose déjà des BlackBerry 7 avec puce NFC et cartes SIM. C'est aussi le cas de nombreux fabricants de smartphones sous Android, comme Samsung et LG. Le BlackBerry 10, qui doit être annoncé le 30 janvier prochain, sera également équipé d'une puce NFC et d'une carte SIM. Pour l'instant, Apple s'est tenu à l'écart du déploiement du NFC, et aucun de ses terminaux n'est équipé de la technologie sans contact.
Des solutions déjà utilisées aux Etats-UnisÂ
Aux États-Unis, le consortium Isis, qui réunit trois opérateurs de téléphonie mobile, a opté pour un système de paiement mobile reposant sur un élément sécurisé intégré dans la carte SIM. Opérationnel depuis octobre dans les villes d'Austin et de Salt Lake City, le système d'Isis est soutenu par Verizon Wireless, AT&T et T-Mobile. Avec leur smartphone Isis, les clients peuvent par exemple acheter des boissons non alcoolisées dans les distributeurs automatiques équipés de lecteurs NFC. L'achat est débité sur leur compte comme pour une carte bancaire ou sur une carte prépayée. Verizon a fait la démonstration de cette technologie au CES international la semaine dernière.
En comparaison, le portefeuille de paiement mobile de Google, Google Wallet, introduit aux États-Unis en septembre 2011 repose sur un élément sécurisé intégré dans le coeur du smartphone et non sur une carte SIM amovible. Le système de Google fonctionne sur un smartphone Nexus avec un abonnement au réseau Sprint. Il est compatible avec des dizaines de milliers de terminaux de paiement équipés du NFC.
Les micropaiements déja adoptés en Asie
Selon les analystes, l'annonce de RIM va probablement renforcer l'intérêt pour les paiements mobiles aux États-Unis, où de nombreux utilisateurs sont réticents à la technologie NFC, essentiellement pour des raisons liées à la sécurité. Ils ont aussi du mal à perdre une habitude bien ancrée, celle de payer biens et services avec leurs cartes de crédit.
Au Japon et en Corée du Sud, les propriétaires de smartphones utilisent facilement leurs appareils NFC pour effectuer de petits paiements chez les commerçants et pour régler leurs billets dans les transports en commun. Ce système, qui existe depuis plus de dix ans, avait reçu le large soutien des opérateurs et des banques.