RM Law, un cabinet d’avocats américain spécialisé dans les recours collectifs a informé la semaine dernière qu’une action de groupe – class action – avait été engagée pour le compte d’investisseurs ayant acquis des titres Oracle entre le 10 mai 2017 et le 19 mars 2018. La plainte allègue que, durant la période considérée, l’éditeur de logiciels californien aurait enfreint les dispositions de l’Exchange Act - qui régule les marchés financiers - en publiant des communiqués de presse trompeurs.
Le cabinet d’avocats basé en Pennsylvanie rappelle que les ventes d’Oracle ont été historiquement tirées par la vente de services autour de ses logiciels installés sur site (on-premise), mais que ces revenus ont stagné ces dernières années tandis que ses clients passaient sur des solutions basées sur le cloud. Les actionnaires reprochent à l’éditeur d’avoir, de mai 2017 à mars 2018, donné une mauvaise représentation de ses véritables vecteurs de croissance dans le cloud. L’éditeur a mis en avant différents facteurs, dont les économies obtenues par la réduction de coûts et les niveaux d’automatisation sans précédent qu’il a mis en place.
Des clients poussés vers le cloud sous peine d'audits
En réalité, RM Law suggère qu’Oracle a réalisé ses ventes cloud en se montrant plus qu’insistant envers ses clients pour les faire passer sur des solutions « as as service », notamment en les menaçant d’audits susceptibles de détecter une mauvaise utilisation de ses licences on-premises. Des tactiques qui, finalement, auraient masqué le manque d’une véritable demande pour ses services cloud, ce qui aurait rendu la croissance insoutenable et fait partir les clients, avance le cabinet dans son communiqué. L’action d’Oracle a chuté le 19 mars lorsque l’éditeur a révélé que la croissance de son chiffre d’affaires dans le cloud avait stagné et fourni des prévisions de croissance sur cette activité nettement inférieures à celles de ses concurrents. Les actionnaires intéressés par l'action de groupe engagée peuvent la rejoindre jusqu'au 9 octobre prochain.