Restlet vient d'ouvrir officiellement APISpark son environnement PaaS de conception et déploiement d'API (application programming interface). L'éditeur, installé entre France et Californie, est déjà bien connu pour son framework Open Source de création d'API Rest en Java. En tête de sa catégorie, celui-ci s'est en effet constitué en 9 ans une communauté de 100 000 développeurs. L'offre PaaS dédiée aux API est de son côté accessible depuis un an et demi en mode preview. Cette première phase s'est accompagnée d'un programme d'adoption précoce qui a permis à plusieurs entreprises de lancer des projets et de passer en production. Désormais, APISpark est ouvert et Restlet propose une tarification pour ces services, basée sur l'utilisation effective des API.

La société fondée par Jérôme Louvel a par ailleurs nommé à la tête de son conseil d'administration une figure familière du monde de l'Open Source, Bertrand Diard, qui a déjà fait prospérer au niveau mondial une start-up spécialisée dans l'intégration de données, Talend. Bertrand Diard avait rejoint le conseil d'administration de Restlet l'an dernier. Depuis plusieurs mois, il porte ses efforts sur le développement de la société en lui consacrant une partie de son temps. Le co-fondateur de Talend, désormais executive chairman de Restlet, est également administrateur de BonitaSoft et de l'Afdel. « La gestion des API est un domaine assez proche, conceptuellement parlant, de l'intégration de données », nous a-t-il indiqué lors d'un entretien, en soulignant que la nouvelle génération de connectivité qui se met en place est « essentiellement liées aux usages ». 

Des niveaux de services associés à la consommation d'API

Bertrand Diard pointe le potentiel de croissance important de Restlet compte-tenu du « rôle fondamental » que jouent les API dans la capacité des entreprises à donner accès rapidement et simplement à leurs informations et à leurs services. Pour les utilisateurs d'apps mobiles, notamment, l'information doit arriver très vite (le solde de son compte bancaire par exemple), même si l'application va chercher les données sur des systèmes centraux. Développer l'API est une chose, il faut ensuite la déployer. « En un clic, nous exposons une API sur le cloud APISpark », assure Bertrand Diard. Il faut ensuite la maintenir dans le temps, pouvoir la faire évoluer et permettre qu'elle soit consommée avec des niveaux de services élevés, souligne le président de Restlet. « Ce sont des contraintes assez fortes car les pics de consommation des API sont très différents d'une application à l'autre, selon qu'il s'agit d'une transaction boursière ou d'une simple app de météo. »

APISpark fonctionne sur l'infrastructure d'Amazon Web services, « une des plus solides du monde », estime Bertrand Diard. Parmi les clients pilotes de la plate-forme, Restlet cite notamment Canal+ Overseas et la société de services numériques CI&T. Le premier a utilisé APISpark pour industrialiser la configuration de son application mobile MyCanal pour plus d'un million d'abonnés. Chez CI&T, le PaaS a permis de créer et publier des API web pour diffuser des offres à pourvoir en interne, la société comptant 1 700 salariés. « Ils voulaient pouvoir facilement consommer ces données. Cela a été fait en un temps record », explique Bertrand Diard. Dans un communiqué, Marcelo Junior, analyste du département ressources humaines de CI&T, précise que les API ont pu être créées et déployées en moins d'une journée pour publier les offres.

Tarification : les modèles de licences vont disparaître

Interrogé sur les offres concurrentes, qui ne manquent pas sur le marché (cf notamment les intervenants des APIdays organisés cette semaine à Paris), le président de Restlet constate qu'il y a déjà eu une consolidation de la 1ère génération de plateformes, souvent on-premise et davantage centrées sur la gestion des API que sur l'opérationnel. « L'offre qui se rapprochait le plus de la nôtre était Parse, rachetée par Facebook, néanmoins dans un domaine un peu plus vertical », cite Bertrand Diard. « Aujourd'hui, les modèles qui vont perdurer dans le temps, ce sont ceux qui seront associés aux usages, avec une tarification liée à la consommation. » Dans les grandes lignes, « si l'API n'est pas utilisée, la plateforme ne coûtera rien. En revanche, s'il y a beaucoup de business qui se fait à travers l'API, il a un pricing à la consommation. Les modèles de licences associés aux plate-formes vont disparaître, c'est un pari que l'on prend ». 



L'échelle de tarification d'APISpark.

La tarification d'APISpark démarre à 19 dollars par mois pour 50 clients simultanés pour un nombre illimité d'API. Le PaaS est gratuit au-dessous de ce seuil. Pour 2 000 clients simultanés, le tarif monte à 1 000$. Au-delà, la tarification est négociée dans le cadre d'un contrat d'entreprise.