Le développement durable est un enjeu majeur de société, de développement économique et même d’image pour la logistique. C’est un euphémisme. Nous avons donc choisi d’en faire le sujet de notre émission Enjeux Logistiques d’octobre. Il s’agit bien sûr de réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) et de particules des véhicules diesel sur la route, des navires et des avions-cargos, de se tourner vers la cyclologistique urbaine, le ferroviaire, le fluvial, d’optimiser les flux de transport, de réduire les emballages, d’éviter l’artificialisation des sols, etc.
Des enjeux bien au-delà des seules émissions de GES
Mais, l’empreinte environnementale ne concerne qu’un des trois piliers du développement durable. La filière doit aussi se préoccuper de ses impacts économiques et sociaux, voire sociétaux. Quid des conditions de travail des chauffeurs, des livreurs ou des préparateurs de commande, des nuisances sonores ou de l’accidentologie, du développement économique des territoires, etc. Enfin, qu’on ne s’y trompe pas, si la logistique est souvent le problème, elle peut aussi devenir la solution. En réorganisant ses flux, en adoptant le transport multimodal, en expliquant les impacts sociaux d’une livraison rapide, etc.
Revoir notre émission : Comment le développement durable fait bouger la logistique
Nous avons commencé notre matinée par un échange entre Constance Maréchal-Dereu , directrice générale de France Logistique et Tariel Chamerois (tous deux à gauche sur l'image), directeur RSE de DB Schenker France Maghreb et président de la commission développement durable de l’Union TLF. Pour eux, il est indispensable de sortir la logistique de ses silos et d’adopter une vision transverse, holistique et collaborative. Prendre chaque sujet par métier, par catégorie, de façon isolée, vouerait la stratégie à l’échec. Pour nos deux intervenants, la réglementation (ZFE, artificialisation des sols, etc.) qui peut apparaître contraignante doit être regardée au contraire comme un support aux démarches durables d’entreprise.
Le volet social, de plus en plus central
Avec Jean-Baptiste Léger, directeur de la RSE et des affaires publiques de Lidl France, nous avons ensuite ouvert le volet social, plus rarement évoqué et pourtant central, Le grand distributeur porte une attention particulière à cette partie de la RSE aussi bien dans ses entrepôts qu’avec les chauffeurs chez ses transporteurs. Mais le transport n’est pas la seule composante de la logistique à surveiller en matière de développement durable. Valentin Vola, responsable de l’innovation chez le prestataire Log’s nous a ainsi apporté un éclairage sur les entrepôts. Avec des perspectives de développement étonnantes comme la capacité des sites à produire de l’hydrogène qui pourrait alimenter les véhicules de transport.
Un camion urbain durable conçu à partir d’une page blanche
Enfin, une fois n’est pas coutume, nous avons reçu une start-up « industrielle » et non numérique. Le Suédois Volta Trucks est parti d’une page blanche pour imaginer un véhicule de logistique urbaine non polluant, mais aussi écoconçu, au remplissage optimisé, conçu pour la circulation en ville, une accidentologie et des nuisances sonores réduites, etc. Carla Detrieux, directrice du développement commercial du Suédois Volta Trucks nous a expliqué comment ce véhicule est né d’une page blanche pour répondre à tous ces objectifs, preuve qu’il est encore possible d’innover à 360° du côté des camions.