Relations SSII / Ecoles : Atos Origin crée une chaire d'enseignement à l'école HEC
Atos Origin crée une chaire d'enseignement à l'école HEC. Le président de la SSII, Bernard Bourigeaud, fait le point sur cette initiative. Elle va permettre d'enseigner l'art de réussir une opération de fusion et accroître la visibilité des métier du service informatique.
Lemondeinformatique.fr : Quel est le projet pédagogique de la Chaire créé avec HEC ?
Bernard Bourigeaud : Le nom de la chaire, "Stratégies de croissance et management de l'intégration", résume ce projet. Il reflète l'histoire d'Atos Origin. Lorsque j'ai pris les rênes de la société en 1991, celle-ci réalisait 300 millions de chiffre d'affaires et avait une capitalisation boursière de 70 M€. Aujourd'hui, cette dernière atteint 4 Md€, notre chiffre d'affaires 5 Md€, et notre effectif, 46 000 personnes.
Cette progression est essentiellement le fruit d'opérations de croissance externe réussies, parmi lesquelles on peut citer entre autres, celles effectuées avec Sema Group (2003), KPMG aux Pays-bas et au Royaume-Uni (2002) ou Origin (2000), etc. Nous avons une grande expérience dans le management et la création de valeur autour des opérations de fusions et souhaitons la transmettre à travers cette chaire d'enseignement. Cette dernière est placée sous la responsabilité de Bernard Garette, professeur associé à HEC au département Stratégie et Politique d'entreprise. Son équipe va établir un programme de recherche et d'enseignement, en collaboration avec Atos Origin, sur la base d'études de cas, avec un sous-thème sur "les joint-venture et les stratégies d'alliance". Dans le déroulement du programme, les professionnels d'Atos Origin interviendront en particulier au moment de la résolution des cas. Ces travaux donneront sans doute lieu à des publications.
Combien vous coûte cette initiative ? Pourquoi avoir choisi HEC, plutôt qu'une école d'ingénieur ou le financement d'un programme de recherche public ?
B.B.: Ce programme, qui se déroule sur 5 ans, nous coûte quelques centaines de milliers d'euros. Nous n'excluons pas d'en mener de similaires avec des écoles d'ingénieurs dans l'avenir. Mais nous avons déjà des partenariats de même nature avec ce type d'établissement au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Nous avons donc trouvé opportun d'en nouer un avec une école d'affaires en complément.
Un établissement tel qu'HEC nous offre par ailleurs un cadre international qui correspond bien à l'envergure d'AtosOrigin, qui réalise 75% de son développement en dehors de France. Ce partenariat accroît notre visibilité et peut favoriser la venue chez nous d'étudiants et de recrues de différentes nationalités. Cet engagement nous permet par ailleurs de rester proches des préoccupations des jeunes, - la classe d'âge des étudiants étant de 18 à 35 ans environ - qui sont très présents chez Atos. La moyenne d'âge de nos collaborateurs est en effet de 34 ans. Le fait d'avoir l'opportunité d'enseigner pour des managers est enfin, à mon sens, très enrichissant.
Quel est l'impact de cette initiative pour le développement des compétences futures pour Atos Origin et plus généralement pour votre branche professionnelle ?
B.B. : Il est d'abord constructif d'apporter aux étudiants un éclairage pratique et l'expérience de professionnels, en complément de l'enseignement théorique. Par ailleurs, cette initiative marque notre souhait de nous doter de compétences en "management des affaires". Nos sociétés sont en effet bien davantage que des structures centrées sur la fourniture de technologie et ont besoin de profils en conséquence. Au sein d'Atos Origin, par exemple, les postes de responsables des grands comptes internationaux exigent des compétences de direction générale.
Plus globalement, ce type d'initiative contribue à accroître la visibilité de nos métiers du service informatique, ce qui est nécessaire. Ce dernier est en effet est assez mal connu en France alors qu'il constitue un environnement dynamique et de grande qualité avec 80% de personnes ayant un niveau d'éducation élevé (Bac +5), une population présentant des bonnes capacités en langues étrangères et des profils assez jeunes et ouverts aux changements. Nous menons d'ailleurs un gros travail avec la fédération Syntec pour faire connaître les carrières dans notre secteur.