« À mesure que les systèmes deviennent plus complexes, et qu'ils exécutent des charges de travail toujours plus conséquentes, la nécessité de pouvoir déployer et gérer efficacement des systèmes de grande envergure est devenue de plus en plus importante, » a déclaré Tim Burke, vice-président de Red Hat Linux engineering au sujet de la sortie de RHEL 6.2, son dernier système d'exploitation pour les entreprises.
En ce qui concerne le stockage, RHEL 6.2 est la première version à supporter pleinement l'extension iSCSI pour RDMA (Remote Memory Access Directory). Cela permettra aux entreprises d'atteindre le débit d'un réseau de stockage SAN en utilisant des disques iSCSI et Ethernet. « Avec l'iSCSI, il est possible de se passer d'un matériel Fibre Channel distinct et d'utiliser de l'Ethernet standard pour l'infrastructure de stockage», a déclaré le vice-président de Red Hat. Une des conséquences est que le système « Red Hat Enterprise Linux 6.2 peut être utilisé comme serveur de stockage. »
Support pour tests du pNFS
La version 6.2 de RHEL est également la première à supporter, pour des tests seulement pour l'instant, le NFS parallèle (pNFS), la version parallèle du système de partage de fichiers en réseau. Le pNFS est en effet une extension du Network File System (NFS). Il permet d'étendre l'usage du NFS et de le faire fonctionner comme un système de stockage en cluster. Celui-ci est capable d'ingérer et de renvoyer les données dans des flux parallèles, et potentiellement, d'augmenter considérablement les temps de transfert. Chaque client NFS peut accéder aux fichiers grâce à une lecture parallèle sur plusieurs serveurs. « Le pNFS permet d'envisager une beaucoup plus grande évolutivité pour les serveurs de fichiers NFS, » a expliqué Tim Burke. « Il permet plus de simultanéités dans les échanges, car plusieurs hôtes peuvent servir des morceaux de données différents en même temps. »
Toujours en matière de support des charges de travail en parallèle, l'implémentation dans Red Hat Enterprise Linux du système de fichiers XFS permet désormais de retarder la journalisation des métadonnées. Cela devrait accélérer le débit de données, puisque le système doit mettre jour des milliers de fichiers dans un laps de temps très court. En ce qui concerne l'interopérabilité avec l'infrastructure Windows de Microsoft, RHEL 6.2 offre maintenant la possibilité d'exécuter plusieurs instances de Samba dans un cluster. Samba est une implémentation Open Source du protocole SMB/CIFS (Small Message Block/Common Internet File System) de Microsoft utilisé pour communiquer avec les serveurs Windows.
Une mise à jour intermédiaire pour Red Hat
Pour Red Hat, la version 6.2 de RHEL ne constitue pourtant pas une mise à jour majeure, la dernière refonte 6.1 du système Linux datant du mois de mai. Cependant, celle-ci comprend aussi un certain nombre de nouvelles technologies. En particulier le support pour les bus internes PCI-e 3.0 plus rapides, ainsi que celui du protocole USB 3.0 pour connecter des périphériques compatibles.
Des améliorations dans le domaine de la virtualisation sont également à mettre au crédit de cette version. Les utilisateurs de RHEL en environnement virtualisé VMware peuvent exécuter leurs applications dans une configuration en cluster haute disponibilité. Une autre fonctionnalité, introduite dans RHEL 6.0, et appelée groupes de contrôle (cgroups), a également été améliorée pour permettre aux administrateurs un contrôle plus fin dans la façon dont sont utilisés leurs serveurs, par exemple limiter la quantité de CPU, de mémoire et de toute autre ressource à laquelle un utilisateur pourrait avoir accès.
Red Hat affirme également avoir boosté les entrées/sorties réseau sur RHEL à hauteur de 30%, grâce à l'adoption de nouveaux protocoles comme le Transmit Packet Steering (XPS), qui accroît l'efficacité du cache, et le Stream Control Transmission Protocol (SCTP), qui amplifie les vitesses de transmission du contenu multi-source.