Recrutement : Une tendance au jeunisme ? positive mais inquiétante
L'intérêt des recruteurs informatiques pour les jeunes diplômés devrait s'accroître en 2006. « Nous avons eu l'information cette semaine. Nos clients assouplissent leurs exigences quant aux ingénieurs que nous leur proposons, car les consultants ayant entre deux et cinq ans d'expérience se raréfient, " explique Alexandra Lecordier, responsable du recrutement pour la société de services te de conseil en informatique SQLi.. "Pour pallier cette pénurie, ils acceptent d'accueillir des jeunes diplômés avec six mois de stage". La société de recrutement en intérim Expectra confirme. Pour Julien Garrigues, responsables des salons et des relations avec les écoles, cette évolution chez les clients se manifeste clairement depuis le mois de septembre. Il ajoute en revanche qu'ils restent relativement intransigeant sur la nature des formations, privilégiant les écoles d'ingénieurs aux universités. Le mouvement est malgré tout positif pour favoriser leur recrutement, même si certaines SSII ont déjà pour habitude d'embaucher beaucoup de jeunes diplômés. Chez Sqli par exemple, les projets d'embauche devraient de nouveau concerner les débutants et les confirmés dans des proportions égales.
Si la tendance est positive pour les jeunes, elle demeure en revanche alarmante pour le marché du travail informatique dans son ensemble. Le plébiscite des jeunes se ferait en effet au détriment d'informaticiens "seniors", ayant passé la barre des sept/huit ans d'expérience et atteint des âges canoniques de plus de 35 ans. " Lorsque les compétences manquent, les clients préfèrent investir davantage de temps pour former un jeune que de se tourner vers quelqu'un de plus expérimenté, avouent en effet certaines SSII. Pire "certains recruteurs envisagent de former des ingénieurs scientifiques, non informaticiens aux technologies informatiques alors que le taux de chômage sur ce marché reste élevé, s'exclame Cédric Barbier, directeur associé des Jeudi, soulignant lui aussi le jeunisme qui toucherait la profession. Les plus cyniques estiment que c'est une question de rentabilité, les profils expérimentés seniors étant plus chers que les profils juniors. D'autres que cette frilosité est liée à la moyenne d'âge des équipes projet et de développement, souvent inférieure à 30 ans. "Certains clients ont peur que des informaticiens plus âgés aient du mal à s'intégrer".
Tous les articles à propos du salon :
Recrutement : Une embellie confirmée et modérée sur le salon Les Jeudis
Recrutement : Les Jeunes diplômés coiffés au poteau par les 2 à 5 ans d'expérience
Recrutement : Une tendance au jeunisme ? positive mais inquiétante