Recrutement : CBL titille le consultant SAP
« Si vous pensez que pour réussir il faut être une langue de p..., si vous
pensez que pour réussir, il faut bouffer les autres, évitez de nous
contacter ». Choquante, iconoclaste, habile? La campagne de communication menée par la société de conseil CBL consulting (4,3 millions de chiffre d'affaires, une petite cinquantaine de personnes) pour recruter des consultants SAP (une vingtaine), ne laisse en tout cas pas de marbre. Elle marque les esprits avec des visuels provocateurs - un homme avec une langue de reptile et une jeune femme au regard glacé - et des slogans chocs. Elle atteint ainsi l'un de ses objectifs, permettre à ce spécialiste du déploiement du progiciel SAP HR (ressources humaines) de se faire remarquer sur un marché de l'emploi
saturé d'annonces clones qui apportent peu de candidatures qualifiées. « Le marché de l'emploi SAP est un marché de réseau. Les consultants n'ont pas besoin de regarder les annonces pour trouver des opportunités. Nous avons donc pensé qu'une campagne institutionnelle permettrait de nous manifester davantage qu'une annonce de recrutement », explique Brigitte Burette, DRH de CBL consulting.
Lancée au début du mois de juillet, cette campagne a occupé les
pages de supports peu habituels pour une SSII, le quotidien gratuit Métro et le magazine Challenge. Ce choix était aussi une façon pour CBL de marquer sa différence parmi les intégrateurs SAP et de toucher un public plus large, hors des viviers habituels comme des professionnels des RH.
L'opération comportait quelques risques, notamment celui de déplaire, mais
Brigitte Burette en tire des retombées positives. "Nous avons eu
beaucoup de remarques de consultants et de clients sur cette campagne, avec
environ 70% de retours favorables. Notre volonté d'être
différenciant correspond aussi à ce que nous sommes et à ce que nous
proposons à nos collaborateurs, en terme d'autonomie, de possibilité de
s'exprimer, de passage d'un module à l'autre au fil des projets ». En ce qui concerne les candidatures, Brigitte Burette estime, pour avoir
interrogé les consultants qu'elle rencontre, que la campagne a permis
d'accélérer les mouvements au sein de son réseau et l'arrivée de CV. Elle ne se prononce pas sur des données quantitatives. Au vue du coût d'une « chasse » par un cabinet de recrutement, elle affirme que le retour sur investissement de l'opération (qui a coûté 35 k€) est atteint. La réflexion est lancée pour la reconduire à la rentrée.