« Nous avons vu l’équivalent de deux ans de transformation numérique se réaliser en deux mois », la phrase est de Satya Nadella CEO de Microsoft et résume bien l’impact du Covid-19 sur la façon de travailler. En décembre 2019, le monde était loin de penser que l’épidémie qui commençait à se répandre en Chine allait bouleverser leur vie quelques mois plus tard. En France, le couperet est tombé le 17 mars avec le début du 1er confinement. Les entreprises ont dû en urgence s’adapter, et équiper les collaborateurs pour le télétravail.
La bascule dans un monde de visioconférences
Et c’est à ce moment-là que les salariés ont utilisé massivement les outils de visioconférences. Zoom est devenu incontournable en quelques semaines pour organiser des réunions. Ils se sont aussi tournés vers Teams de Microsoft, mais dans les premiers jours du confinement, la firme de Redmond a eu du mal à tenir la charge. On apprendra plus tard que face à cet afflux, Microsoft a été obligé de rationner les accès à Teams pour ne pas réduire la qualité de service des abonnés. Des spécialistes se posaient même la question de savoir si les limites des fournisseurs de cloud n’étaient pas atteintes. Car les chiffres d’usage sont vertigineux : pic de +775% pour Azure à la fin mars, 2,7 milliards de réunions Teams en une seule journée, etc.
Les éditeurs mobilisés
De leur côté les étudiants et les parents ont découvert une plateforme, Discord, qui a assuré bon nombre de cours à distance, pendant que les systèmes nationaux étaient à la peine. En tout cas, les salariés et les enseignants ont gardé le sens de l'humour pendant cette période, comme le montre les perles recensées. Malgré tout, la sollicitation du réseau était alors une grande interrogation, mais les opérateurs ont finalement assuré la continuité du service. Du côté des éditeurs, la crise a été une opportunité pour aider leur client, et aussi faire découvrir leurs solutions. Ainsi, plusieurs ont proposé gratuitement leurs offres pendant cette période. Le Syntec numérique se mobilise aussi en publiant un annuaire des services numériques.
Un focus sur la sécurité
Avec cette bascule dans le télétravail massif, la question de la sécurité s’est rapidement invitée dans les discussions. Premier à en faire les frais, Zoom, le service de vidéoconférence et star incontesté du confinement qui a subi un tir croisé de critiques sur sa sécurité. Des failles découvertes, un chiffrement de bout en bout relatif et les affaires de Zoom bombing (notamment celle médiatisée de Boris Johnson) ont poussé le CEO de Zoom à prendre des mesures et annoncer une véritable politique de sécurité en 90 jours. En dehors de Zoom, les RSSI sont confrontés à plusieurs défis comme par exemple l’application des mises à jour de sécurité en mode télétravail, régler les problèmes de latence, la mise en place de VPN, ... Autant d’efforts qui font dire à Loïc Guezo du Clusif, « les RSSI ont été les piliers de la période de confinement ». Il faut dire que plusieurs organisations ont rapidement alerté sur les cyberattaques liées au travail à distance. Surtout à la fin du 1er confinement où les salariés sont revenus dans les entreprises avec leur PC. Les RSSI ont organisé des phases de décontamination pour éviter toutes surprises. Pour autant, les cybercriminels ont mené les bouchées doubles, 630% de hausse des offensives contre les cloud d’entreprise,
Retour d’expérience et après ?
La sortie du 1er confinement a été l’occasion pour les entreprises de partager leur expérience en matière de télétravail. Déploiement de postes VDI, besoin d’accélération de la transformation digitale pour Engie, de réduction des coûts avec le cloud, évolution du parcours client, sont autant d’exemples. Avec une idée sous-jacente, est-ce que le télétravail va-t-il perdurer dans l’entreprise ? Le deuxième confinement a remis au goût du jour les habitudes du 1er et le télétravail est devenu pour beaucoup de collaborateurs, « une norme » En tout cas, ces épisodes ont transformé les entreprises, réorienter les projets IT, remis en avant les outils collaboratifs négligés. Reste à savoir maintenant si 2021 sera l’année de la consécration du télétravail ou si la pandémie endiguée, le monde d’avant reviendra comme si rien ne s’était passé…