Le petit poucet de la recherche français a un appétit d'ogre. Pour donner un nouvel élan à son développement, le moteur Qwant, créé en 2013, a réalisé une levée de fonds de 18,5 millions d'euros. Alors qu'Axel Springer remet au pot à hauteur de 3,5 millions d'euros, la Caisse des Dépôts et Consignations fait de son côté son entrée au capital en apportant 15 millions d'euros. En octobre 2015, la société était déjà parvenue à lever 25 millions d'euros auprès de la banque européenne d'investissement. « Grâce à l'expérience acquise après nos lancements en France et en Allemagne, nous sommes confiants quant à notre capacité à conquérir rapidement plusieurs points de parts de marché, avec un moteur de recherche qui répond aux préoccupations des utilisateurs et qui porte des valeurs fortes », a indiqué dans un communiqué Éric Léandri, président de Qwant.
Le groupe, qui vise jusqu'à 10% de part du marché de la recherche évalué à 20 milliards d'euros en Europe, aura en tout cas fort à faire pour exister face au géant de la recherche mondial Google. Mettant en avant le principe d'une navigation sécurisée et délestée de tout dispositif de ciblage publicitaire - contrairement à Google, Bing ou encore Yandex - on s'interroge toutefois sur la capacité de ce moteur à percer. On se souvient en effet de l'échec cuisant de Quaero, à portée pourtant européenne, sachant que d'autres comme DuckDuckGo ou encore Oscobo sont également positionnés sur le front des moteurs « anti-Google » sans pour autant avoir de velléité particulière en termes de gain de part de marché. Espérons toutefois que Qwant puisse trouver son public au risque de se retrouver dans l'impasse d'autres projets made in France ayant subi un cuisant échec - et pourtant promis à un avenir radieux - au premier rang desquels Cloudwatt, Numergy ou encore Viadeo.