Fondée en 2012 à Seattle par des anciens d’Isilon Systems, la start-up Qumulo ambitionne de dépoussiérer le stockage NAS avec des solutions scale-out et distribuées développées nativement pour le cloud. Cette jeune pousse, que nous avons rencontrée deux fois en Californie lors des IT Press Tour organisés par Condor Consulting, a ouvert son bureau français en août dernier. Vincent Gibert, directeur des ventes, et Rodolphe Garcia, responsable technique, pilotent cette antenne avec une base européenne installée en 2017 à Cologne en Allemagne. Fort d’un partenariat avec HPE, Qumulo France viendra compléter les forces de vente du fournisseur. « Nous sommes là en support de HPE pour les rendre autonomes le plus vite possible et renforcer notre liste de partenaires ». Avec son mode de distribution 100% indirect, Qumulo compte en effet s’appuyer sur les distributeurs et les revendeurs de HPE pour quadriller l’Hexagone. On peut citer Kairos, Mediapower et Progiss, sans oublier Mediatree, S-Cube et Newlode. Qumulo compte également recruter certains partenaires comme Claranet ou Capgemini pour travailler en direct.
Si Qumulo commercialise ses baies de stockage NAS flash et hybrides en mode souscription (logiciel et matériel), avec des appliances fournies par HPE, Dell, Quanta ou Intel, la start-up est également dans le programme Greenlake de HPE depuis février 2019. « Nous sommes hardware agnostique », rapporte Vincent Gibert, « et l’animation de notre channel se fera avec HPE en mode 3 tier. Les partenaires passent par des distributeurs avec une plateforme unique pour la gestion des leads. Nous développons le même modèle partout en Europe avec HPE devant et Qumulo en support ». Pour les tarifs, la société annonce un prix de 20 à 60 centimes le Go brut avec trois ans de souscription.
Azure supporté début 2021
Sans revenir sur les spécifications techniques des dernières baies Qumulo, que nous avons récemment détaillées, il est intéressant de réexpliquer le concept scale-cross avancé par cette start-up confrontée à des acteurs comme NetApp et Isilon. Qumulo pousse une solution cloud native avec le même code en local et dans le cloud. Il s’agit d’instances dédiées chez AWS et GCP pour commencer. Azure devrait arriver début 2021. Pour la petite histoire, après Amazon, les développements pour Azure étaient bien engagés, mais un client est arrivé avec une grosse commande nécessitant le support de GCP. Google Cloud est donc passé devant Azure. Pour communiquer avec les plateformes cloud, les applications passent par des API REST et la passerelle vers le stockage objet est assuré par un serveur Minio.
Qumulo revendique 400 clients dans le monde, dont trois en France : parmi les clients français de Qumulo, on peut citer Dwarf Animation Studio (groupe Septeo), Progiss (pour la partie services) et Illumination Mc Guff (groupe Universal). Client historique de HDS, ce dernier désirait muscler ses baies de stockage pour accélérer les traitements en post-production. « Nous avons monté un châssis NVMe pour montrer ce qu’ils pouvaient gagner en IOPS et depuis, nous arrivons en complément avec une migration des workflows quand la solution Hitachi ne suffit plus », nous a indiqué Vincent Gibert. La solution retenue par le studio d’animation aligne 16 nœuds P23 avec un total de 250 To pour la capacité brute. Sans déduplication, ni compression car ces technologies n’ont pas encore été mises en oeuvre par Qumulo. « C’est sur la feuille de route », nous a expliqué lors de ce point presse Stefan Radtke, directeur technique Europe chez Qumulo.
Une demande croissante en France
Sur les appels d’offres dans le domaine des médias, de la santé (imagerie médicale), de l’IoT, de la simulation ou encore de l’imagerie aérienne, Qumulo est généralement confronté à NetApp et Isilon (aujourd’hui dans le giron de Dell Technologies). « Si on exclut les solutions de niche, Isilon est notre vrai concurrent scale-out mais le passage d’EMC chez Dell a été un désastre au niveau du support. Voilà pourquoi nous récupérons des clients Isilon », assure Vincent Gibert, qui était précédemment responsable de comptes chez Nutanix mais également chez Isilon Systems. Une société que nous suivons depuis un certain temps.