En direct de San Francisco - Le marché du stockage fait toujours la part belle aux nouveaux venus, même si les fondateurs de Qumulo bénéficient d’une très bonne expérience dans le domaine. La start-up a en effet été créée en 2015 par des anciens d’Isilon System (Aaron Passey, Neal Fachan et Peter Godman) tombée dans le giron d’EMC (un rachat à 2,5 milliards de dollars en 2010). « Nous avons construit une solution logicielle avec une gestion des données sur un site on premise mais également dans le cloud », nous a expliqué Jay Wampold, en charge du marketing de la start-up, basée à Seattle (comme Isilon).
Dans un monde post Dell EMC, il est nécessaire de bien différencier ses solutions entre les plateformes objets, distribuées, fichiers… a souligné Peter Godman. « Ce n’est plus seulement une question de stockage mais aussi de données ». Et si l’objet a eu le vent en poupe ces dernières années, avec l’impulsion du cloud et de S3, le fichier n’a pas dit son dernier mot pour aider les entreprises à stocker leurs données plus efficacement et avec une plus grande visibilité sur la façon dont le contenu est utilisé. C’est la voie empruntée par Qumulo avec ses clusters de stockage reposant sur un système de fichiers unifié objet/fichiers. Une sorte d’Isilon débarrassée du carcan Dell EMC combinant scale-out et scale-up NAS pour proposer ce que la start-up appelle universal-scale file storage.
L'architecture de Qumulo est disponible en local et dans le cloud.
Analytique temps réel pour suivre les ressources
Qumulo défend un stockage flexible, rapide et hautement évolutif avec comme il se doit aujourd’hui sur le marché une partie analytique temps réel pour suivre et anticiper l’évolution de la volumétrie des données. Une dimension apportée en son temps par Nimble Storage, aujourd’hui intégrée à HPE. Au cœur de la plateforme QF2 (Qumulo File Fabric) proposée par la start-up, on trouve le Qumulo Core qui pilote les nœuds de calcul - avec des serveurs standards (HPE est un partenaire) - et les instances cloud (sur AWS) pour former un cluster unique avec des performances progressives et un système de fichiers unifié. Les clusters QF2 fonctionnent ensemble pour former une structure de stockage distribuée mais connectée, associée à une réplication continue (asynchrone). Il est ainsi possible de progressivement étendre la capacité de stockage de plusieurs dizaines de pétaoctets sans interrompre les services aux utilisateurs.
Peter Goldman, le CTO de Qumulo, en pleine démonstration au tableau blanc. (Crédit S.L.)
La tarification QF2 est basée sur un service d'abonnement qui couvre le logiciel, les mises à jour et le support. La solution s’installe sur des serveurs standard ou des instances EC2. La plateforme matérielle flash ou hybride flash (SSD et HDD) recommandée par Qumulo offre des performances capables de répondre aux besoins des entreprises, avec une interface web pour gérer l'administration et l'extension du cluster (quatre noeuds minimum pour démarrer). Signalons enfin que pour financer son développement, Qumulo a déjà levé près de 130 millions de dollars auprès plusieurs investisseurs dont Kleiner Perkins Caufield & Byers, Highland Capital, Madrona Venture Group et Valhalla Partners. L'arrivée en Europe est pour bientôt, même si la localisation du premier bureau n'a pas encore été décidée : ce sera en Angleterre ou en Allemagne.