Quel avenir pour la plate-forme Windows Mobile ?
Malgré l'annonce de Windows Phone 7, Microsoft est à la peine dans les mobiles. Si le rachat de RIM ou de Nokia paraît douteux, Microsoft pourrait tenter de rebondir en rendant disponibles ses applications sur tous les systèmes d'exploitation mobiles.
(Source EuroTMT ) Une semaine après la présentation officielle à Barcelone de Windows Phone 7 - successeur rebaptisé de Windows mobile 6.5 -, Microsoft est au centre de nouvelles rumeurs sur l'avenir de son activité mobile. Les analystes avaient pourtant plutôt bien accueilli la nouvelle version du système d'exploitation du géant du logiciel, d'autant que quelques grands opérateurs apportaient leur soutien. Mais une fois le soufflet médiatique retombé il semble bien que la situation ne se soit pas véritablement améliorée pour Microsoft.
A l'origine des difficultés du groupe dans la téléphonie mobile, on trouve son erreur d'analyse sur ce marché. Il a cru pouvoir rééditer son succès dans l'informatique en imposant d'abord son système d'exploitation et ensuite ses suites logicielles. Dans l'informatique le choix des entreprises (cornaquées par IBM, le partenaire historique de Microsoft) s'est ensuite imposé au grand public. Or, dans la téléphonie mobile, c'est l'individu qui choisit son mobile.
Un vrai retard par rapport aux attentes des utilisateurs
Et tous les directeurs informatiques qui ont essayé d'imposer dans leur entreprise un smartphone « Microsoft » savent que les cadres contournent la consigne en utilisant un deuxième terminal personnel différent. Non seulement la réputation de l'éditeur l'a desservie (expliquant son échec face à Nokia et à Symbian), mais le groupe a aussi pris beaucoup de retard dans l'évolution de son système d'exploitation mobile pour l'adapter aux nouvelles normes imposées par Apple : écran tactile, navigation Internet facilitée, large choix d'applications mobiles proposées par des tiers et aisées à télécharger.
Avec l'arrivée de Google et de son système Androïd, la situation de Microsoft s'est un peu plus compliquée, le géant de la recherche en ligne cherchant à faire du mobile un terminal Internet comme un autre, où le moteur de recherche (et donc le placement publicitaire) occupe une place centrale. De plus, Google a opté pour la gratuité de son système d'exploitation, là où Microsoft ferait payer, selon des analystes, entre 7 et 25 dollars sa licence.
Photo : Steve Ballmer, PDG de Microsoft s'est exprimé lors du salon mondial du mobile (MWC) de Barcelone.
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Le marché des smartphones devrait voir l'émergence d'une nouvelle gamme de terminaux à moins de 100 $. Nul doute que les fabricants sur ce nouveau segment se fourniront prioritairement auprès des logiciels du monde libre. Autre élément souligné par des analystes : cette version du système d'exploitation de Microsoft ne sera réellement disponible qu'à partir de cet été, alors que ses concurrents vont continuer à faire évoluer les leurs. En clair : il n'est pas évident que Microsoft puisse combler son retard. S'il faudra attendre une bonne année pour juger du résultat, les spécialistes ne s'attendent pas à une remontée rapide de la part de marché de Microsoft dans les systèmes d'exploitation mobiles. Elles sont tombées à 8,7 % fin 2009, contre 11,8 % un an plus tôt, selon l'institut Gartner. D'où les nouvelles rumeurs qui circulent sur une possible acquisition de Microsoft dans les mobiles.
Proposer ses services sur d'autres plates-formes mobiles
Selon un analyste de Morningstar, Microsoft aurait en effet discuté en interne d'une possibilité d'acquérir RIM ou Nokia ! Le groupe canadien RIM est évalué à environ 39 milliards de dollars, alors que le finnois vaut au moins 51 milliards. Une annonce qui a fait réagir d'autres analystes plutôt sceptiques de l'intérêt d'une telle opération, notamment en raison de ses possibles répercussions négatives auprès des autres fabricants de mobiles.
En revanche, une autre option demeure possible pour Microsoft : faire en sorte que tous les abonnés mobiles, quel que soit leurs smartphones, puissent avoir accès aux services proposés par Microsoft (Outloook, Windows Live, Excel, etc. ). Un choix qui s'imposera certainement dans un délai relativement court à Microsoft.