L’heure de la fin approche. Windows 7 était en sursis depuis juillet 2015. Mais le 14 janvier 2020, c’en sera bel et bien fini du support pour la septième version de l’OS de Microsoft. Nos confrères de Computerworld répondent à cinq questions pour savoir ce qu’il adviendra de Windows 7 après cette date butoir.
Que va-t-il se passer sur Windows 7 ensuite ?
Rien dans un premier temps. L’OS continuera de fonctionner après l’arrêt du support pour chaque utilisateur. Même Microsoft le note dans sa FAQ, au cinquième point : « Si vous continuez à utiliser Windows 7 après la fin du support, votre PC continuera à démarrer et à fonctionner. » Bon à savoir, merci. Mais le support client s'arrête – théoriquement, le support par téléphone et par chat de Microsoft ne répondra plus aux questions – de même que les mises à jour de sécurité. Pourtant, à moins que Microsoft ne publie une mise à jour d'urgence dans les quatre semaines suivant le 14 janvier 2020, les premiers correctifs pour les utilisateurs de Windows 7 ne seront pas disponibles le 11 février. D'ici là, un système Windows 7 obsolète sera patché comme si le support avait continué.
Que va-t-il arriver à Office au moment de l’arrêt de la prise en charge de Windows 7 ?
Cela dépend du type d'Office. Office 365, la version par abonnement – que ce soit pour un, comme dans Office 365 Personal, ou pour des milliers, comme dans Office 365 Enterprise E5 – continuera à recevoir les mises à jour de sécurité sur les copies non prises en charge de Windows 7 jusqu'en janvier 2023. C'est la bonne nouvelle. La mauvaise ? Office 365, qui est encore en constante évolution, ne sera plus mis à jour. En d'autres termes, l'ensemble des fonctions se verrouillera et il n’y aura pas de possibilité d’installer les dernières fonctionnalités.
D'un autre côté, les versions vendues sous forme de licences perpétuelles, comme Office 2010 ou 2016, seront prises en charge selon le calendrier de Microsoft : Office 2010 sera supporté jusqu'au 13 octobre 2020 ; Office 2013, jusqu'au 10 avril 2023 ; et Office 2016, jusqu'au 14 octobre 2025. La plus récente suite en licence perpétuelle, Office 2019, n'est prise en charge que sous Windows 10. Microsoft a toutefois émis une réserve : « Si le problème résulte de la combinaison d'Office et d'un système d'exploitation non pris en charge, le problème ne sera pas traité », a déclaré la société.
L'échéance de janvier 2023 pour les mises à jour de fin de sécurité a été choisie parce qu’entre temps, Microsoft fournira les correctifs de Windows 7 de manière payante via ses mises à jour de sécurité étendues (ESU). Microsoft s'est rendu compte que s’il vendait des ESU à des clients commerciaux, il devait également continuer à patcher Office.
Quid d’Internet Explorer ?
Contrairement à Office, Microsoft arrêtera de patcher Internet Explorer 11 (IE11) en même temps qu'il arrête les mises à jour de Windows 7. Le 14 janvier 2020 donc. « En tant que composant de Windows, Internet Explorer suit le cycle de vie du système d'exploitation Windows sur lequel il est installé », explique Microsoft - et ce, depuis des lustres, puisque c’est un standard depuis toujours vraisemblablement. La seule façon de continuer à recevoir les mises à jour de sécurité d'IE11 sous Windows 7 sera donc de payer pour les mises à jour de sécurité étendues (ESU).
Que va devenir l’antivirus utilisé ?
Cela dépend des politiques et des pratiques du fournisseur d'antivirus. Comme cela s'est produit lors de l’arrêt de Windows XP en avril 2014, il faut d’attendre à ce que la plupart d’entre eux continuent à fournir des mises à jour pour Windows 7 longtemps après que l'OS ait disparu de la liste du support. La disponibilité sur trois ans des mises à jour de sécurité étendues (ESU) pour les clients professionnels garantira que les fournisseurs d’antivirus qui répondent aux besoins du marché des entreprises continueront à diffuser ces mises à jour.
Par exemple, Symantec a déplacé Windows XP (retiré 4/14) et Vista (4/17) vers ce qu'il appelle le « Mode Maintenance » seulement en juin 2018. A partir de cette date, Symantec a déclaré : « Les nouveaux produits ne seront plus disponibles. » Mais les logiciels déjà installés, « continueront à recevoir les dernières définitions de logiciels malveillants » ainsi que des « mises à jour des vulnérabilités et des correctifs de compatibilité ». Microsoft n'a pas encore dit ce qu'il fera pour Security Essentials, le produit anti-malware gratuit pour Windows 7. Encore une fois, un coup d'œil à Windows XP en vaut la peine : Microsoft a fourni des mises à jour pendant plus d'un an après la fin d'XP.
Que se passe-t-il si on ne peut pas quitter Windows 7 et vouloir quand même des patchs de sécurité ?
Microsoft se fera un plaisir de vendre aux clients professionnels, de la plus petite entreprise à la plus grande, ce qu'elle appelle les « Extended Security Updates », ou ESU, qui fournissent des mises à jour de sécurité pour corriger les vulnérabilités « critiques » et « importantes » jusqu'à mi-janvier 2023... pour un certain prix. Les tarifs par appareil seront proposés par tranches d'un an allant à une période maximale de trois ans, les prix pour les gros clients pouvant atteindre 350 $ par ordinateur pour les trois années. (Les coûts pour les petites entreprises ne seront pas dévoilés avant le 1er décembre.)
Microsoft a surnommé ESU le « dernier recours » pour les clients de Windows 7. L'entreprise reconnaît en effet que de nombreuses entreprises ne respecteront pas l'échéance du 14 janvier 2020 et elle veut donc leur apporter une solution temporaire, ou est désireuse d'utiliser ce qui pourrait être la toute dernière transition de ce type pour générer des revenus supplémentaires. Ou les deux. A noter que l'ESU n'a aucune incidence sur les mises à jour de sécurité pour Office 365 ProPlus – la partie d'un abonnement Office 365 qui permet d’installer les applications localement – sous Windows 7. Même les PC sous Windows 7 qui ne sont pas couverts par ESU continueront à recevoir des correctifs pour Office 365 ProPlus.