Sur le marché de la BI, l'américano-suédois Qlik fait figure de précurseur dans le domaine de la découverte et de la visualisation de données (data discovery et datavizualisation). Rejoint sur ce créneau par des acteurs montants comme Tableau Software, l'éditeur est cependant loin de se reposer sur ses lauriers et a enclenché une nouvelle étape de sa stratégie en s'adressant désormais à l'ensemble des collaborateurs et services de l'entreprise. « Qlik a des opportunités uniques concernant sa capacité à combiner rapidement différentes sources de données », a confirmé Dan Sommer, analyste au Gartner à l'occasion d'un point presse organisé mardi midi en amont de l'événement « Visualize Your World 2016 » à Paris au Palais Brongniart.
Ayant la volonté de diffuser la BI dans toute l'entreprise, l'objectif pour Qlik a été de réaliser un gros travail en termes d'expérience utilisateur afin de permettre une prise en mains par tous types de collaborateurs, plus seulement les spécialistes et les scientifiques de la donnée, mais de s'ouvrir ainsi allègrement aux opérationnels aussi bien techniques que métiers. « On a besoin d'avoir une plateforme qui réponde à tous les niveaux de cas utilisateurs », a indiqué de son côté Anthony Deighton, directeur technique et vice-président senior produits de Qlik. « On veut pouvoir proposer une expérience exploratoire qui permette d'aller plus loin. » Cela concerne toutes les catégories de collaborateurs, y compris les développeurs auxquels Qlik a décidé de s'adresser en lançant Playground.
Une roadmap moins sous pression depuis le rachat par Thoma Bravo
Avec cette plateforme, les développeurs vont être en mesure de développer rapidement des prototypes analytiques et dataviz basé sur de forts volumes de données. Mais ce n'est pas tout car ils auront aussi accès, via ses API et un SDK, au puissant moteur d'indexation associatif QIX ainsi qu'à une grande variété d'outils de visualisation (graphiques en barres, en bulles, tableaux dynamiques...). Quelques cas d'usage ont été présentés permettant de se rendre compte des capacités de cette solution, dont en particulier AirbnB App, Beer Consumption ou encore Walking Dead Dashboard et Diplomatic Pulse Demo.
Anthony Deighton est CTO et senior vice-président produits de Qlik. (crédit : D.R.)
Racheté en juin dernier par le fonds d'investissement Thoma Bravo pour 3 milliards de dollars, Qlik veut profiter de ce nouveau départ pour donner un coup d'accélérateur à son développement. « De milliers d'actionnaires on passe à un seul, cela nous donne l'opportunité d'être plus ambitieux, on a plus de temps pour élaborer la road map et on est moins sous la pression des trimestriels ». Pour les mois à venir, Qlik réfléchit par ailleurs à ouvrir un datacenter en France même si cela ne se fera pas en 2017 pour peu cependant que « la demande soit poussée par nos clients », a précisé Anthony Deighton.
Une percée à venir dans le cloud hybride
Autre aspect sur lequel l'entreprise compte mettre l'accent : le cloud hybride. Toutefois, l'éditeur ne compte pas seulement proposer des API pour interconnecter et synchroniser les instances Qlik sur les serveurs de l'entreprise ou dans son cloud privé, avec celles dans le cloud d'Amazon notamment. « Notre stratégie cloud hybride sera mise en oeuvre quand on s'assurera que l'on puisse orchestrer les déploiements, assurer la sécurité et l'accessibilité des données et que l'on bénéficie des certifications nécessaires », prévient Anthony Deighton. Un principe de prudence donc qui montre bien - et plus que jamais - que chez Qlik les projets de développement ne laissent pas de place à l'improvisation.