Si l’année 2023 avait été marquée par un rafraîchissement de ses baies full flash, Pure Storage met le cap sur l’IA à l’occasion de son évènement Accelerate qui se déroule à Las Vegas (du 18 au 21 juin 2024). A l’heure où la concurrence (NetApp, Dell Technologies ou HPE) s’est mise en ordre de marche pour adresser ce besoin, le fournisseur entend rattraper son retard à travers deux orientations : l’IA pour ses offres et ses solutions pour accompagner le développement de l’IA en entreprise.

Fusion v2 automatise mieux les politiques de stockage

Sur le premier volet, Pure Storage actualise son offre d’automatisation Fusion. Pour mémoire, ce service de stockage as a code a été lancé à la fin 2021 avec comme idée de créer des règles YAML capables de déployer, provisionner, intégrer des classes de service de stockage, de définir des priorités ... « Fusion vise à gommer la complexité du déploiement, de la configuration du stockage flash au sein des entreprises dans différents environnements cloud ou hybride », nous expliquait alors Gabriel Ferreira, directeur technique chez Pure Storage France. « Nous avons travaillé pendant deux ans pour voir ce que les clients souhaitaient. Certains étaient peu à l’aise avec l’idée d’un service cloud. Nous avons donc entendu et intégrer Fusion dans Purity directement sur les baies », assure Charles Giancarlo, CEO de Pure Storage. Cette actualisation, sans surcoût et sans changement de control plane, s’invite donc sur les Flash Array et prend en charge les différents protocoles de stockage (FC, ISCSI, NVMe) pour le bloc et le fichier. Le mode objet est prévu au début de l’année prochaine pour les FlashBlade.

« Fusion est un outil de gestion du stockage, il place un petit conteneur sur les baies pour les liées de manière sécurisée en TLS 1.3 et ainsi les gérer depuis une interface unique » résume Larry Touchette, directeur technique des produits de management chez Pure Storage. De son côté, John Coz Colgrove, co-fondateur de la société explique, « Fusion aide à séparer les rôles et d’unifier les politiques de stockage. Il arrive que les clients rajoutent des baies et intègrent des configurations différentes à chacune. Ils se retrouvent face à une complexité pour appliquer des règles de sécurité ou modifier des classes de stockage ». Il ajoute, « les architectes stockage peuvent ainsi définir des configurations standards (performances, capacités, géofencing) et de niveaux de services (en les classant A,B,C ou gold, silver,…). De leurs côtés, les développeurs pourront piocher via des API pour affecter des ressources en stockage sans interpeller l’IT ». Pour le futur, Larry Touchette indique travailler sur une fonctionnalité baptisée « preset » qui proposera des pré-configurations pour certaines actions comme le déploiement d’une base de données (synchronisation, règles de sécurité, taille de volume,…). Elle devrait voir le jour à la fin 2024.

Un assistant sur base Copilot

Toujours dans l’IA au sein des offres, Pure Storage présente son assisant à base de GenAI. « Depuis des années, nous disposons de données télémétriques issues des dizaines de milliers baies flash chez nos clients, mais comme avec Google, vous n’avez pas envie de faire une recherche, mais d’avoir une réponse », souligne Shawn Rosemarin, vice-président de la R&D et de l’ingénierie client chez Pure Storage. Avec cette quantité de données (25 Po environ pour la base de connaissance), le fournisseur s’est appuyé sur GPT 4.0 d’OpenAI pour créer son assistant et répondre en langage naturel aux problématiques des équipes IT sur le stockage et suggérer des recommandations.

« Quelles sont vos propositions en termes de performance ? Quelles compétences avez-vous besoin ? Quel est le taux de croissance prévu pour ce volume de stockage en particulier ? Comment a-t-il été utilisé au cours des vingt-quatre derniers mois ? » suggère le dirigeant. La prochaine étape sera probablement « de passer de la recommandation à l’automatisation avec Fusion », reconnait Shawn Hansen en charge de la division Core Platform. Si Copilot AI est aujourd’hui en mode preview , le responsable observe qu’«  il y a une adoption très rapide lors des tests, nous avons une meilleure visibilité sur les requêtes des clients »

Evergreen One et un mariage Purity-Portworx pour l’IA

L’autre volet concerne la mise à jour de ses offres de storage as service pour l’IA en particulier Evergreen One. Cette solution anciennement baptisée Pure as a service a été lancée en 2019 où le client souscrit un abonnement sur 12 mois pour des ressources de stockage sur des baies flash via un partenaire ou via un fournisseur de services cloud (AWS et Azure en l'occurrence). Il ne paye que ce qu’il consomme et peut adapter ses capacités en fonction des besoins. Dans le cadre de l’IA, elle embarque des SLA particuliers pour garantir les performances du stockage au traitement des données par des accélérateurs GPU dans le cadre de l’entraînement des modèles et de l’inférence. « Cette offre s’adresse aux entreprises qui disposent d’un grand volume de données et qui veulent savoir quels sont les jeux de données qui vont être adressés au traitement GPU. Les équipes IT peuvent ainsi savoir ce qu’elles ont consommé et éviter des dérapages dans les coûts », précise Charles Giancarlo.

Pour les plus exigeants en matière de sécurité des données, mais qui veulent aller vers l’IA, Pure Storage propose la solution Secure Application Workspace. « Une des questions posées par le DSI était de savoir comment prendre les données des applications, les données primaires, et les rendre accessibles aux traitements IA », souligne Shawn Hansen. D’où l’idée de « marier Portworx et Purity à travers un conteneur Kubernetes sécurisé qui peut exposer les applications via une API et les données en toute sécurité aux clusters IA », assure le responsable. Enfin, une conférence IT ne peut faire abstraction de Nvidia et Pure Storage n’échappe à cette règle en annonçant la poursuite du travail pour la certification pour les superpod DGX et OVX (dédié au jumeau numérique) du fournisseur. Les baies full flash devraient être validées à la fin 2024.