Petite victoire pour AWS, mais pas encore la guerre. Dans le procès mené contre le choix de Microsoft pour le contrat cloud du Pentagone, Amazon Web Services vient de voir reconnaître la validité de ses arguments. En effet, la juge Patricia Campbell-Smith de la Cour fédérale des réclamations a estimé dans une ordonnance que les arguments d’AWS ont de « bonnes chances de réussir » à démontrer que le ministère de la Défense s’est trompé dans l’évaluation de l’offre de Microsoft dans le contrat JEDI (Joint Defense Infrastructure).
Dans le détail, la Cour souligne « qu’il est probable que les chances qu’AWS de gagner le contrat auraient été plus importantes en l’absence d’une erreur d’évaluation de la part du défendeur ». Elle déclare en complément qu’« AWS sera en mesure de démontrer que cette prétendue erreur a causé un préjudice en hypothéquant les chances de l’entreprise de remporter le contrat ». Dans la plainte d’AWS contre le contrat JEDI, la firme considère que des erreurs d’évaluation ont été commises notamment sur l’évaluation de l’offre de stockage de Microsoft jugée « non conforme ».
Une erreur négligeable selon Microsoft
Du côté de Microsoft, la réponse ne s’est pas faite attendre par la voix de Frank X Shaw, vice-président de la communication de Microsoft. Il relativise la validation d’un des arguments d’AWS, « la décision est un désaccord avec une seule conclusion technique du ministère de la Défense concernant le stockage dans le cadre d’un sous-élément d’un scénario de tarification ». En clair, il s’agit d’un élément négligeable face à l’ensemble du contrat. Pour le Pentagone, on se déclare déçu de la décision, mais il « reste concentré sur la mise en place rapide et efficace de capacité technologique critique auprès des soldats ». Pour l’instant, le contrat a été suspendu par la juge Patricia Campbell-Smith.
AWS plaide d’autres arguments dans cette affaire comme l’animosité du Président des Etats-Unis, Donald Trump à l’encontre de la société fondée par Jeff Bezos. Les relations entre les deux hommes sont exécrables et Donald Trump. Ce dernier aurait demandé à l’ancien secrétaire à la Défense, Jim Mattis, de « bloquer Amazon » et il a pu influencer l’actuel secrétaire Mark Esper. Pour autant, la Cour ne s’est pas encore penchée sur ces développements.