Prévision 1 : Réduction des coûts et transparence tarifaire.
Si pour de nombreuses personnes, les avantages indéniables du cloud computing sont l'agilité et l'élasticité, la prestation à la demande permet aussi de proposer des prix attractifs en raison des économies d'échelle et de l'automatisation. D'autant plus que les prix des services sont publics et transparents.
La combinaison de cette évolution économique et la transparence des coûts se traduira en 2011 par une demande au sein des groupes IT  d'offrir le même niveau de clarté, et malheur au DSI qui prendra comme excuse « nous ne pouvons pas le mettre en place, car les coûts spécifiques ne sont pas identifiés » . Cette demande de transparence va certainement provoquer un malaise dans  certaines directions informatiques, mais elle constitue le fondement de la prochaine révolution en informatique, c'est-à -dire l'explosion des applications en termes de nombre et de types. Si on se réfère à la théorie économique, les applis sont les produits complémentaires de l'infrastructure et quand le prix est bon, la demande pour services est en forte augmentation. Comme le cloud implique une forte réduction de l'infrastructure, il faut s'attendre à une baisse similaire dans les applications.
Prévision 2 : Une plus grande confusion cloud public / privé.
Le débat actuel sur la meilleure voie en matière de cloud va se poursuivre et risque même de dériver. En effet, la pression va être de plus en plus forte sur les entreprises pour choisir une ou l'autre option. Ainsi, le gouvernement fédéral américain a annoncé qu'à partir de 2012, les organismes fédéraux doivent adopter des solutions cloud « chaque fois qu'il s'agit d'un réseau fiable et sécurisé, répondant au rapport coût-efficacité. » Ce qui signifie que pour un DSI notamment américain, il vaut mieux être prêt en 2011. La phase de déploiement privilégiera pendant quelques temps les clouds privés.
Prévision  3: L'hybride, un rêve parfois difficile à atteindre.
On constate que les fournisseurs et les utilisateurs fondent de grands espoirs dans le cloud computing. Les deux se disent que l'avenir sera fondé sur l'intégration sans effort d'applications, de manière transparente, et que la migration sera automatique entre les ressources internes à l'entreprise  et les clouds externes.
Cependant, aucun prestataire de cloud, peu importe sa taille et ses compétences, ne peut vaincre certaines lois de la physique. La migration de charge de travail et (surtout) des données entre sites sont confrontées  au problème de la connectivité entre les entreprises et les fournisseurs de cloud public. De plus ce genre de migration doit s'appuyer des infrastructures informatiques complexes et des méthodes opérationnelles fiables, ce qui se traduit par des investissements et le renforcement des compétences. Il ne s'agit donc pas d'un projet trivial.
L'ensemble de ces défis fait que dans certains cas, les projets de cloud hybride doivent être revus à la baisse et être moins ambitieux.  En 2011, la clé d'une stratégie hybride du cloud sera de positionner clairement les charges de travail en fonction du coût, des moyens mis en oeuvre et de l'interopérabilité.
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Prévision 4: Former les développeurs
Les départements informatiques  qui vont déployer leurs premières applications en mode cloud, vont aussi s'apercevoir que l'agilité et l'élasticité ne se décrètent pas et  exigent des architectures d'applications spécifiques. Le développement des applications  doit prendre en compte les caractéristiques des infrastructures en intégrant certaines contraintes comme la redondance, l'arrêt et la suspension de session. La conception doit être élastique en accompagnant les montées en charge. Des fonctionnalités de modification de l'application à la volée  sans intervention humaine, peuvent être intégrées.
Ces évolutions vont demander une mise à niveau des compétences techniques des développeurs. Il faudra donc s'attendre dans les prochains à plusieurs articles sur les défis associés à ses compétences propres  au cloud computing.
Prévision  5: Change de mode de pensée.
Au cours de 2011, les responsables IT vont devoir faire face à 3 défis sur le plan opérationnel. Le premier correspond à la réingénierie des processus. Certaines pratiques d'exploitation en place dans la plupart des organisations restent manuelles et vont rentrer en conflit avec la vision libre-service du cloud. Certains groupes d'applications nécessiteront la disponibilité des ressources immédiates via des  fournisseurs de cloud public et les systèmes informatiques internes  devront s'adapter le plus rapidement.
Le deuxième défi pose la question de la gestion dynamique des applications au sein du cloud . Sur ce dernier, les applications sont des ressources supplémentaires qui peuvent être ouvertes ou arrêtées en fonction du temps de réponse, de la charge de travail, etc. Les décideurs informatiques  devront trouver une façon de mettre en oeuvre ces pratiques à travers des outils capables de gérer dynamiquement ces opérations. Cela implique aussi une renforcement des compétences, cité précédemment.
Le troisième défi est la prise en charge de l'évolutivité, notamment sur l'ensemble des applications que l'entreprise veut intégrer dans le cloud. La demande va exploser et les équipes opérationnelles doivent être en mesure  de dimensionner et d'anticiper les montées en charge de leurs infrastructures informatiques.
Prévisions 2011 sur le cloud (2ème partie)
Après l'impact pour les fournisseurs de services clouds. Intéressons-nous aux utilisateurs finaux qui vont aussi tirer bénéfice de cette évolution de la consommation informatique.