Présidentielle : les machines à voter victimes de l'affluence, d'après leurs promoteurs
Il serait vain de vouloir établir un lien entre les longues files d'attente qui s'étiraient ce 22 avril devant de nombreux bureaux électoraux et les machines à voter installées dans ces mêmes lieux. C'est du moins l'avis d'ES&S, le fournisseur d'un des trois modèles d'ordinateurs de vote agréés en France. On aurait été surpris du contraire : le fabricant tire « un bilan positif » de l'utilisation de ses appareils qui ont « démontré leur capacité à saisir les votes efficacement et en tout confidentialité. Il faut en moyenne moins de dix secondes à un électeur pour voter », explique ES&S. Et le constructeur de mettre les files d'attente sur le compte du peu d'abstention : « les délais constatés dans les bureaux de vote, équipés ou non de machines à voter, étaient liés au processus d'identification et d'émargement. En effet, la participation exceptionnelle de 83,78% [...] a pu entraîner des ralentissements pendant ces deux étapes ».
La ville d'Issy-Les-Moulineaux fait le même constat : « contrairement aux inquiétudes, la ville [...] n'a enregistré aucun dysfonctionnement technique du fait de la mise en oeuvre de machines à voter sur l'ensemble de ses bureaux. » La municipalité conduite par André Santini proclame, par conséquent, qu'elle « aura à nouveau recours au vote électronique lors du second tour. »
A l'inverse, au Perreux-sur-Marne (94), les électeurs retrouveront les traditionnelles urnes le 6 mai prochain. La mairie ne remet pas en cause la sincérité du scrutin ni la fiabilité des ordinateurs, mais regrette les difficultés d'organisation liées à l'affluence des électeurs conjuguée à l'utilisation des machines. Le code électoral prévoit qu'une seule urne doit être installé dans chaque bureau de vote. Or une machine à voter est considérée comme une urne. Le plus grand bureau de Perreux comptant près de 2000 inscrits, les électeurs ont dû patienter jusqu'à près de 22 heures pour pouvoir donner leur voix à leur candidat.