Lancé en décembre 2016 aux Etats-Unis et en France le 9 mars 2017 (en attendant les autres pays dans les mois à venir), Criteo Predictive Search (CPS) vient enrichir l'offre de Criteo avec un nouveau modèle économique pour l'une des plus grandes réussites du numérique hexagonal. CPS est une offre qui vient en surcouche de Google Shopping. Le modèle classique de Criteo, à l'origine de son 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires, est de convertir le CPM (coût pour mille affichages, acheté par Criteo aux sites web) en CPC (coût par clic, vendu aux annonceurs par Criteo). Pour réaliser sa marge, l'objectif de Criteo est donc de ne proposer aux internautes que des publicités qui vont les intéresser, donc sur lesquelles ils vont cliquer.
Pour cette offre traditionnelle, Criteo doit donc saisir l'intention d'achat, prédire la meilleure offre pour chaque utilisateur (recommandation), délivrer la publicité de façon unique (3 milliards de fois par jour dans le monde) et mesurer le ROI pour réajuster afin de boucler et de revenir de manière optimisée à la première étape. « 50 % des clics sur les publicités concernent des produits jamais vus auparavant par l'internaute » a indiqué Cédric Vandervynckt, Managing Director France and Southern Europe de Criteo (En photo ci-contre).
Un nouveau canal en attendant d'autres
Après les traditionnels displays (bandeaux publicitaires sur les sites web), l'offre Criteo Predictive Search (CPS) s'intéresse à un nouveau canal, le SEM (Search Engine Marketing), avec un nouveau modèle économique. D'autres canaux devraient être attaqués dans les années à venir : la vidéo, le off-line... Mais le lancement de CPS étant effectif après plus de deux ans de travaux et deux rachats (le français spécialiste des enchères publicitaires Aquantic et l'américain Datapop, ayant travaillé sur l'optimisation sémantique), prudemment, aucune date n'est avancée par Criteo pour ces autres canaux.
Aujourd'hui, d'après Criteo, le SEM représente un investissement de plus de 100 milliards de dollars dans le monde par an. En 2016, en France, la publicité numérique a ainsi dépassé la télévision avec 3,4 milliards d'euros se répartissant en 1,2 milliard pour le display (Criteo revendique 24 % de parts de marché) et 1,9 pour le SEM. 61 % des distributeurs déclarent vouloir accroître leurs investissements en SEM. Plus d ela moitié des investissements en SEM concerne le PLA (soit environ 600 millions d'euros par an en France). Le Product Listing Add est une manière de présenter dans les résultats de recherches des annonces avec visuel réalisées à partir de catalogues de distributeurs. L'offre CPS concerne le PLA dans Google Shopping.
Optimiser Google Shopping
Criteo utilise donc son savoir faire en recommandations personnalisées pour « pousser » les bons produits dans les PLA. « Pour avoir des retours suffisants pour nos algorithmes, il faut au minimum 300 conversions par mois » avertit Cédric Vandervynckt. Si 74 % des clics des distributeurs américains viennent de Google Shopping, le CPS ne va donc concerner que des distributeurs d'une certaine taille, pas le magasin de quartier cherchant à cibler des internautes géolocalisés auprès de lui.
Comme Google Shopping propose déjà du CPC aux annonceurs, le modèle économique de Criteo est, cette fois, différent. En l'occurrence, Criteo sera rémunéré par partage de revenus, donc « à la commission ». L'objectif est double : rendre les campagnes sur Google Shopping plus performantes et automatiser les actions de génération d'enchères à partir de catalogues de produits. L'annonceur peut cependant « tricher » en gardant la capacité de favoriser certains produits (sur-stocks par exemple) en acceptant des enchères plus élevées pour les espaces publicitaires les concernant.