Filiale du groupe suisse Migros, Micarna est une entreprise du secteur agroalimentaire qui a choisi de virtualiser de bout en bout ses systèmes informatiques industriels. L'objectif est de sécuriser et d'assurer la haute disponibilité de ses données critiques d'usines. Micarna a mis en place un Plan de Continuité d'Activité (PCA) reposant sur la virtualisation de ses infrastructures de serveurs et de stockage. L'infrastructure virtuelle prend en charge des applications métier critiques telles que SAP, Exchange et SQL.
Micarna est l'une des principales entreprises suisses de transformation de la viande. Elle emploie 2 300 personnes et dispose de 6 usines de transformation. Comme vient de le prouver l'affaire du « HorseGate » avec la présence de viande de cheval à la place de boeuf, le secteur agroalimentaire  demande une gestion optimisée des stocks et une traçabilité pointue des marchandises. Beaucoup de tâches sont désormais automatisées. Il en résulte une forte montée en puissance de l'informatique industrielle. Les applications métier nécessitent des systèmes informatiques robustes et fiables, et des espaces de stockage importants pour faire face à l'accroissement des données liées aux systèmes de production, de transport, de logistique, de traçabilité, d'étiquetage et de magasins automatiques.
Ces données doivent être disponibles et accessibles, d'autant plus dans un secteur travaillant avec des produits ultra-frais, qui doivent être livrés le jour même. « On compte désormais davantage d'ordinateurs dans les usines de production que dans les bureaux », explique Olivier Bovel, le Responsable IT de Micarna.
Une équipe informatique de 12 personnes
« Une interruption du système reviendrait à paralyser la chaîne de production et mettrait au chômage technique des centaines de personnes. » Afin de gérer l'informatique, il dispose d'une équipe IT de 12 personnes. Jusqu'en 2008, l'informatique se composait d'une trentaine de serveurs physiques fournis par Dell, sécurisés en Raid 5 et fonctionnant sous Windows. Le tout hébergeait la bureautique, Microsoft Office, la messagerie Exchange, les bases de données Microsoft SQL, et les applications métier critiques sous SAP. A l'heure où le matériel arrivant en fin de cycle de vie, la société a dû procéder à un renouvellement de son parc. La virtualisation de l'informatique est enclenchée.
Deux serveurs VMware ESX, rattachés à une baie EMC CX4, permettent de créer facilement des machines virtuelles. Une seconde baie CX4, mise en place l'année suivante, permet d'obtenir un système redondant. En cas de souci, les machines virtuelles ESX basculent automatiquement. Mais le basculement entre serveurs demeurait insuffisant. « Comme les baies de stockage restaient dédiées aux serveurs, cette infrastructure ne permettait pas encore la mise en miroir synchrone du stockage » se souvient Olivier Bovel. Un réseau de stockage SAN aurait pu aider à déployer cette fonction.
Les réseaux SAN trop compliqués à gérerÂ
Mais, « les réseaux SAN restaient trop compliqués à gérer par notre équipe interne. Ils nécessitent l'intervention de spécialistes, et nous devions toujours faire appel à nos partenaires externes pour préparer les scripts et basculer manuellement le système si nécessaire» décrit-il. L'idée a donc été de virtualiser le stockage. Les deux SAN sont placés en miroir synchrone. Deux hyperviseurs de stockage pouvant gérer jusqu'à 10 téraoctets de données chacun sont mis en place en 2009. Un noeud de l'hyperviseur du stockage est rattaché à une baie EMC ainsi qu'aux deux serveurs ESX dans les deux salles informatiques de Micarna à Courtepin.  Dans le cadre du Plan de Continuité d'Activité (PCA), lorsqu'une baie est hors service, par incident ou arrêt volontaire, la seconde baie prend automatiquement le relais. Les données sont simultanément écrites sur les 2 baies.
Le changement de baie se fait sans arrêt de production, de façon transparente pour les utilisateurs finaux. De retour à l'état initial, les deux systèmes se resynchronisent automatiquement, sans intervention et sans perte de données. Dans une première phase, les systèmes informatiques dépendaient de la même alimentation électrique. Lors d'une panne, tous les systèmes ayant été bloqués, il a été décidé de déménager l'un des deux SAN dans une nouvelle salle dans un bâtiment distant de 800 mètres, disposant ainsi d'un système redondant de bout en bout. Des volumes de données moins critiques sont toujours intégrés dans le premier SAN, mais exclus de la réplication sur le second. Ces volumes sont alors transférés directement sur une baie de sauvegarde.
Pour gérer ces sauvegardes, quotidiennes, hebdomadaires et annuelles, sur une baie IBM avec des disques SATA, Micarna utilise le logiciel BackUp Exec de Symantec. Les données sont ensuite archivées sur bandes pour une durée légale de 10 ans. Le logiciel de virtualisation du stockage est celui fourni par Datacore.