Salesforce serait-il atteint de fièvre acheteuse ? La question se pose après l’annonce du rachat de Own quelques jours après avoir fait l’acquisition de Tenyx, spécialisé dans les assistants vocaux à base d’IA. Own a été fondé en 2012 à Tel Aviv sous le nom Own Backup et propose de la sauvegarde des applications SaaS avec un accent particulier sur les solutions de nCino, Sage, Service Now, Slack, Veeva, et bien sûr Salesforce. Elle fournit également des solutions de reprise d’activité après sinistre et d’archivage.
Le montant de l’opération est de 1,9 Md$ en cash et devrait être finalisée à la fin janvier 2025 sous réserves de l’approbation des autorités de régulation. Cela constitue une forte décote par rapport à la valorisation estimée de la société en 2021 qui atteignait 3,35 Md$. A cette époque, elle avait levé 240 M$ auprès d'investisseurs tels que Tiger Global, BlackRock, Insight Partners, Vertex Ventures et Salesforce Ventures. Au total, elle avait levé 507,3 M$, avant le rachat d'aujourd'hui. La société revendique 7 000 clients.
Une intégration prévue à Backup, Shield et Data Mask
A l’annonce du rachat, Sam Gutmann, CEO de Own a indiqué dans un communiqué « « Nous sommes ravis d'unir nos forces à celles de Salesforce, une entreprise qui partage notre engagement en faveur de la résilience et de la sécurité des données ». Le fournisseur prévoit d’intégrer les solutions d’Own au sein de ses offres Backup, Shield et Data Mask. Own propose notamment Salesforce AppExchange, une solution de sandbox seeding. En pratique, cela signifie que la technologie de sauvegarde d’Own peut être utilisée pour créer un bac à sable à des fins de développement et de test, entièrement rempli de données anonymisées via des filtres d'objets.
Cette opération signe aussi le retour de Salesforce sur le front des grosses acquisitions. En effet, la société avait annoncé il y a deux ans la suppression de son comité chargé d’étudier les fusions et acquisitions. Une décision prise par Marc Benioff peu après que les investisseurs activistes Starboard Value et ValueAct Capital sont montés dans l’éditeur et ont fait pression sur sa faible rentabilité. Ils se sont notamment inquiétés de sa tendance apparemment régulière à dépenser des milliards de dollars pour des actifs tels que Tableau Software, Slack et MuleSoft, sans voir un retour significatif sur ces investissements - du moins selon les investisseurs.