C’est désormais officiel. Cisco a dévoilé hier un plan de restructuration impliquant la suppression de 5% de ses effectifs, soit environ 4 200 emplois, sur les 84 900 collaborateurs que compte l’équipementier. L’annonce a été révélée ce mercredi 14 février lors d’une conférence téléphonique sur les résultats financiers du groupe pour le deuxième trimestre de l’exercice 2024. L'entreprise californienne a annoncé un chiffre d'affaires de 12,8 milliards de dollars lors du trimestre qui s'est terminé fin janvier, en baisse de 6% par rapport à la même période l'an dernier. Elle a également rapporté un bénéfice de 2,6 milliards de dollars, soit environ 5% de moins que lors du même trimestre l'an dernier. « Nous continuons d'aligner nos investissements sur les opportunités de croissance futures », a déclaré Chuck Robbins, CEO de Cisco dans le communiqué de résultats.
« Notre innovation se situe au centre d'un écosystème de plus en plus connecté et jouera un rôle essentiel à mesure que nos clients adopteront l'IA et sécuriseront leurs organisations », a précisé le dirigeant. Dans le cadre de ce programme, l’entreprise prévoit 800 millions de dollars de charges pour les indemnités de départ et les dépenses connexes de milliers d’employés. La majorité de ces mesures sera appliquée au cours du troisième trimestre de l'exercice 2024. Contacté par la rédaction, le service communication de Cisco France n’a pas répondu sur les conséquences éventuelles de ce plan dans l’Hexagone. Il s'agit de la deuxième vague de licenciements lancée par le fournisseur au cours des 18 derniers mois. Bien que l’équipementier connaisse une croissance dans un certain nombre de domaines, notamment la sécurité, les réseaux sans fil et l'IA, il indiqué être confronté à un certain nombre de défis à court terme.
Un ralentissement de la demande qui s'allonge
« Premièrement, en termes d'environnement macroéconomique, nous constatons un plus grand degré de prudence et de surveillance des transactions étant donné le niveau élevé d'incertitude », a souligné Chuck Robbins, lors de la conférence téléphonique sur les résultats.« Ce que nous entendons de la part de nos clients, nous amène à être plus prudents dans nos prévisions et nos attentes », considère ce dernier. Le dirigeant a également pointé du doigt les problèmes de chaînes d'approvisionnement qui ont un impact sur les résultats. « Comme nous en avons discuté le trimestre dernier et l'avons vu par la suite dans les résultats d'autres fournisseurs de technologie, les clients ont mis du temps depuis le début de notre exercice 2024 à déployer les équipements qui leur ont été expédiés au cours des derniers trimestres », a également souligné le patron de Cisco.
Evoquant le ralentissement des commandes, il a également évoqué la continuité de la faible demande de la part de ses clients télécoms et câblo-opérateurs. « Cette industrie a subi une pression importante et elle ajuste les phases de déploiement, ce qui pèse sur nos perspectives commerciales ». La firme est ensuite revenue sur les points forts apportés notamment par le développement l’IA avec un pipeline total environ trois fois supérieur à ce que Cisco a mentionné lors du dernier appel à résultats, ce qui équivaudrait à 3 milliards de dollars de commandes. Et ce indépendamment au partenariat avec Nvidia. Les deux entités ont élargi ce mois-ci leur partenariat pour proposer des logiciels et du matériel réseaux intégrés qui promettent d'aider les clients dans la mise en place d’une infrastructure dédiée à la prise en charge les applications d'IA.
Des attentes sur la plateforme de sécurité XDR
Pour finir, Cisco a insisté sur sa progression vers des offres logicielles telles que la cybersécurité avec un accent mis sur sa plateforme de détection des menaces XDR. « Nos solutions de sécurité telles que la détection et la réponse étendues (XDR) et l'accès sécurisé se développent rapidement après avoir été lancées cet automne », a assuré la firme de San José ajoutant : « Nous avons plus de 230 clients XDR maintenant, et au cours des six prochains mois, nous envisageons des avancées plus significatives dans l'ensemble du portefeuille apportées par de l’innovation organique accélérée ainsi que des investissements interne »