La 5G sera au cœur des discussions au sein du Mobile World Congress 21 qui se déroule à Barcelone. Si beaucoup d’exposants ont préféré décliner leur présence pour cause de crise sanitaire, cela ne signifie pas pour autant une absence d'annonces. Ainsi, Nokia avait pris les devants en levant le voile sur ses produits AirScale 5G. Il s’agit d’équipements pour les stations de base comprenant des antennes Massive MIMO (32TRX ou 64TRX), des modules radio équipés de la puce maison nommée ReefShark et une tête radio (8TR8).
Dans le détail, Nokia veut faciliter le déploiement de la 5G et mise sur des équipements légers. Ainsi, la version avec des antennes Massive MIMO 32TRX (32 émetteurs/récepteurs) ne pèse que 17 kg sans dégradation de performances. Elle supporte une largeur de bande spectrale plus importante (largeur de bande occupée de 200 MHz et largeur de bande instantanée de 400 MHz). Le poids est un critère important pour les opérateurs, qui ne mobilisent pas une grue pour hisser l’unité radio sur le point haut. Ericsson et Huawei ont présenté récemment une offre Massive MIMO à 20 kg et 19kg, mais dans une version 64TRX. Nokia promet avec l’Airscale 5G de supporter des scénarios de spectre fragmenté, le partage de réseau et d’améliorer le beanforming. Ce dernier consiste à focaliser un signal sans fil vers un dispositif de réception spécifique, au lieu de le diffuser dans toutes les directions à partir d'une antenne radio, comme c'est habituellement le cas.
Des modules radio équipés de la puce ReefShark
Dans le même temps, le constructeur finlandais propose des cartes enfichables pour la partie radio basée sur le SoC maison nommé ReefShark (puce lancée en 2018). Cette puce promet une réduction de la taille des antennes MIMO, mais aussi d’intégrer de l’intelligence artificielle (pour l'équilibrage de charge) et de supporter le slicing. Ce dernier découpe le réseau 5G pour allouer une capacité (débit, latence, QoS) à un usage précis. Selon Nokia, les cartes radios équipées de ReefShark offrent un débit jusqu'à huit fois supérieur et desservent jusqu'à huit fois plus de cellules par rapport aux générations précédentes. Ces modules peuvent prendre en charge 90 000 utilisateurs connectés simultanément et offrent un débit de 84 Gbps. L’équipementier met aussi à jour la brique logicielle pour faire entrer la 5G dans le monde du singleRAN, c’est-à-dire qu’une station de base est capable de gérer la totalité des réseaux mobiles. Ainsi, les modules sont capables de proposer de la 2G, 3G, 4G, 5G et du multibande. A noter aussi, que la gamme AirScale 5G est compatible avec les spécifications de l’alliance Open RAN qui doit permettre aux opérateurs d'utiliser un mélange de produits de différents fournisseurs sur un même site.
Tommi Uitto, CEO de Nokia, présente les cartes radios basées sur la puce ReefShark. (Crédit Photo : Nokia)
Avec l’actualisation de son portefeuille AirScale 5G, Nokia entend rattraper son retard face à la concurrence de Huawei et Ericsson. Le groupe avait changé de patron en mars 2020 avec pour objectif de combler ce retard. Dans ce cadre, il avait noué des partenariats avec Intel, Broadcom et Marvell pour accélérer sur les puces ReefShark. Face à la problématique de l’approvisionnement en puces, notamment d’Intel, Nokia a été obligé de se rabattre sur des puces FPGA fournies par Xilinx mais celles-ci sont plus gourmandes en ressources et en énergie, soulignent nos confrères de Lightreading.