En qualité de CEO de NetSuite, on peut dire que Zach Nelson connaît bien l'intérêt du cloud computing. Après tout, sa société fut, en 1998, la première à apparaître sur ce terrain, un peu avant salesforce.com, et bien avant que le SaaS passe dans les moeurs. Depuis ce temps, NetSuite propose toujours son ERP sous la forme d’un service accessible sur abonnement. « Nous avons effectivement été la première app cloud », a rappelé le CEO dans une récente interview à nos confrères d’IDGNS. « L’idée était de bâtir un système permettant de faire fonctionner une société et de le rendre accessible à travers Internet ». Au départ, sa société s’appelait NetLedger. Aujourd’hui, le cloud est peuplé d’éditeurs qui font la même chose. Outre la ruée de start-ups sur ce modèle, les grands fournisseurs traditionnels de solutions sur site rivalisent désormais pour proposer leurs offres (nouvelles ou modernisées) dans le cloud, sur l’ERP, l’e-commerce, le CRM, la gestion des ressources humaines, des notes de frais, des achats, etc.
Workday, SAP, Oracle, Salesforce et les autres s’affrontent tous à peu près dans le même espace, même si leurs approches ou les marchés qu’ils ciblent diffèrent. Certains ont encore beaucoup de chemin à faire pour rattraper les autres, souligne Zach Nelson. Le fondateur d’Oracle, Larry Ellison, a été l’un des premiers à soutenir NetSuite, même si on l'a cru pendant longtemps hostile au modèle. Il est vrai que le fondateur de NetSuite, Evan Goldberg, a passé beaucoup de temps chez Oracle, de même que Zach Nelson lui-même. « Il y a beaucoup d’ADN d’Oracle dans la société », reconnaît ce dernier. « Bien souvent, dans les firmes technologiques, ce sont les ventes ou bien le développement qui commandent. Oracle diffère en cela qu’il y a un équilibre entre les ventes et le développement en termes d’énergie investie et de priorité, et nous avons fait la même chose ici », a expliqué Zach Nelson.
NetSuite cible aussi les grandes entreprises
Bien que NetSuite ait traditionnellement destiné ses produits à des entreprises de taille moyenne, ses applications ciblent tout autant et de plus en plus les grandes entreprises, ajoute le CEO. Parmi ses clients, on trouve Williams-Sonoma et American Express Global Business Travel. « Au départ, l’idée était d’apporter à des entreprises de taille moyenne la même puissance que celles qui est fournie à celles qui installent des logiciels coûteux comme ceux d’Oracle », rappelle-t-il. « Ce qui s’est passé, c’est que les plus grandes ont voulu donné aux clients l’agilité dont disposent les moyennes : ils veulent se conduire comme des start-ups. A mesure que ces grandes entreprises cherchent à changer de plateforme, elles veulent un système qui ressemble à NetSuite », explique le CEO.
Zach Nelson considère que NetSuite a encore beaucoup de marge de manoeuvre pour croître. Les fonctionnalités de e-commerce sont l’un des domaines qui lui permettront de le faire, par exemple à travers le produit SuiteCommerce lancé en 2012. Zach Nelson pense que chaque entreprise peut être une « cloud company » désormais, quelle que soit le secteur d’activité où elle évolue. En fait, il qualifie le cloud de « dernière architecture informatique ». « Qu’il y a-t-il de plus après si toute l’information dont on a besoin est disponible sur chaque type de terminal à tout moment ? », pointe-t-il. Ce sera intéressant de voir ce que font les gens avec ces capacités dans les 20 prochaines années, ajoute-t-il. « Des sociétés comme Uber et Airbnb n’auraient pas pu exister avant le cloud. Nous sommes tout juste au début de l’aventure ».