Dans un climat morose pour les levées de fonds des start-ups françaises, Stoïk est un cas à part. En effet, le spécialiste de la cyber-assurance pour les PME et ETI a annoncé une levée de fonds de 25 M€ en série B. Elle a été menée par son investisseur historique Alven avec les actionnaires actuels Andreessen Horowitz, Munich Re Ventures, Opera Tech Ventures et Anthemis. La société accueille aussi deux nouveaux investisseurs : le fonds européen Cyber Integrity Capital (Cybica) et l’assureur américain Tokio Marine. Au total, l’assurtech a levé 48,3 M€ depuis sa création en 2021. A la fin 2024, Stoïk devrait atteindre les 5 000 assurés pour 25 M€ de primes. Il revendique un réseau composé de 1 000 courtiers.

Avec cette opération, Stoïk souhaite étendre et renforcer sa présence européenne. Il y a un an la société s’est implantée en Allemagne, un marché plus mature pour la cyber-assurance des PME. Depuis, elle s’est installée en Autriche et à Monaco et envisage d’autres ouvertures de bureau dans d’autres pays européens. L’apport en capital doit servir par ailleurs à améliorer l’offre en cybersécurité fournie en parallèle de l’assurance lancée en 2023. Baptisée Stoïk Protect, la plateforme propose des outils de scan externes et internes, de simulation de phishing et de formation. En 2024, elle a été étoffée par une offre d’EDR managé en s’appuyant sur Crowdsrike pour couvrir auprès des PME les volets détection de menaces et réponse à incident.

La cybersécurité des PME un marché à fort potentiel

Le marché de la cybersécurité pour les PME est en pleine expansion. Longtemps considéré comme « la zone grise » de la sécurité, il est maintenant adressé par plusieurs sociétés. A l’occasion du FIC 2024, Docaposte, par la voix de Guillaume Poupard son directeur général adjoint, avait présenté son package sécurité à destination des PME. Pas en reste, Free Pro avec l’appui de son acquisition iTrust avait également dégainé une offre pour cette cible. Sans oublier, la montée en puissance de l’activité cybersécurité de Cheops Technology.

Sur le marché de la cyber-assurance, les opportunités sont nombreuses si on se réfère à l’étude de l’Amrae (association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise). Réalisée en 2002, elle montrait que seulement 0,2% des TPE et PME françaises avaient souscrits ce genre de contrat. Stoïk va donc devoir encore évangéliser cette population aux risques de cybersécurité. Dans ce domaine, il faudra compter avec un concurrent Dattak qui s’est associé avec la SSII Apside.