Le fabricant d'ordinateurs basé à Taïwan a annoncé qu'en 2012, il se consacrerait essentiellement à fabriquer des ultrabooks, la nouvelle classe d'ordinateurs portables ultra-minces d'Intel. Acer veut également mener une stratégie très incitative auprès des utilisateurs afin qu'ils soient plus tentés d'acheter ses PC. Le fabricant va d'abord travailler sur des marchés établis, comme les États-Unis notamment. Dans une interview au Dow Jones, JT Wang, Chief Executive d'Acer a déclaré : « L'an prochain, les ultrabooks seront notre principal moteur de croissance. Les utilisateurs veulent un ordinateur portable plus léger, plus mince, avec une plus grande autonomie. »
D'autres constructeurs également sur les rangs
Acer n'est pas la seule entreprise à miser sur le succès des ultraportables. Beaucoup de fabricants comme Asus, HP, Lenovo, LG et Toshiba, se sont déjà mis sur la voie de ces portables ultra-minces, et d'autres fabricants comme Dell, Fujitsu, Samsung et Sony devraient coller à la tendance en 2012. Certains détracteurs prédisent que près de 50 nouveaux portables fins seront annoncés lors du prochain Consumer Electronics Show (CES) qui se tiendra en janvier 2012 à Las Vegas.
Les ultrabooks sont la réponse d'Intel au MacBook Air d'Apple qui a véritablement défriché le marché depuis 2008. Ils sont censés offrir une plus grande autonomie, afficher des profils de moins de 2 cm d'épaisseur, offrir une mise en route très rapide, disposer de disques durs SSD, intégrer les derniers processeurs Intel Core (actuellement Sandy Bridge), le tout pour un prix inférieur à 1 000 dollars HT...
Un prix difficile à compresser
Le prix avancé par Intel a jusqu'ici été l'objectif le plus difficile à atteindre. En octobre dernier, Acer a été le premier fabricant à livrer un ultrabook en dessous de 1 000 dollars, proposant son S3 à 900 dollars. Mais pour atteindre cet objectif, Acer a dû mettre dans son S3 un disque dur rotatif au lieu d'un SSD. Par la suite, Acer a livré un modèle intégrant un disque SSD pour le stockage des fichiers, mais a augmenté le prix de son ultrabook au passage, de 900 à 1300 dollars. Apparemment, JT Wang semble bien s'accommoder de ces ultrabooks plus chers, car il compte faire entrer plus d'argent dans les caisses de l'entreprise en augmentant ses marges plutôt qu'en vendant des quantités de PC bon marché. « Nous allons modifier notre stratégie pour améliorer notre rentabilité, autrement qu'en cherchant à gagner aveuglément des parts de marché avec des produits bon marché et peu rentables, » a expliqué le Chief Executive d'Acer. Un nouveau discours chez le taiwainais.
Ce dernier espère ainsi que l'année prochaine son entreprise augmentera ses ventes de PC de 10%, en grande partie grâce aux ultrabooks, et grâce également à la demande des marchés émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil, des territoires où les netbooks sont encore populaires. En 2011, les portables plus fins vont déjà avoir un impact positif sur l'entreprise, qui a récemment déclaré qu'elle était sur la bonne voie pour expédier 250 000 à 300 000 ultrabooks d'ici la fin de l'année. Les utilisateurs, quant à eux, se sont détournés des portables bon marché d'Acer pour s'orienter vers des tablettes, ou est-ce simplement à cause de l'aggravation de la situation économique mondiale.
Des ultrabooks à 500 dollars ?
Alors que le PDG d'Acer envisage sur 2012 des profits liés à la vente d'ultrabooks, de proches collaborateurs de l'entreprise voudraient proposer des modèles encore moins chers. Début décembre, Jim Wong, le Président d'Acer, parlait de ramener les prix de ces portables ultra-minces à moins de 900 dollars d'ici mi-2012, et de les faire descendre ensuite à 500 dollars en 2013.
Alors, que va-t-il se passer ? Est-ce que Acer va continuer à vendre des ultrabooks inspirés par le MacBook Air d'Apple à des prix Apple ? Ou bien est-ce que Acer va baisser radicalement ses prix dès le mois de juin pour gagner des parts de marché ?