Plusieurs scénarios à l'étude pour le futur réseau de Free
Le réseau mobile de Free devrait ouvrir dans deux ans, en 2011. La rumeur parle de l'usage de Femtocell. Par ailleurs, Free va devoir négocier très vite des accords d'itinérance pour la voix avec les opérateurs en place. Ce sera plus dur pour la donnée.
( Source EuroTMT ) Après avoir annoncé le 10 novembre que la candidature d'Iliad à la quatrième licence mobile était recevable, l'Arcep est donc entré dans la phase d'examen du dossier qui pourrait déboucher, si tout va bien, sur une décision avant la fin de l'année.
Et l'on voit mal maintenant ce qui pourrait empêcher la maison mère de Free d'entrer sur le marché de la téléphonie mobile, le groupe ayant eu quatre années pour préparer son dossier. En obtenant sa licence en fin d'année (ou au tout début de 2010), Iliad devrait alors pouvoir lancer commercialement ses offres dix-huit mois plus tard, soit durant la deuxième moitié de 2011.
Principal obstacle, les antennes
A condition toutefois que l'opérateur puisse déployer rapidement son réseau et notamment les antennes. Un point qui suscite de nombreuses interrogations compte tenu de la polémique sur les effets sanitaires des antennes, mais sur lequel Iliad ne s'est jamais exprimé. Souhaite-t-il s'appuyer, en ville, sur un réseau de femtocells, comme le suggèrent de nombreuses rumeurs ?
Mais cette architecture de réseau, qui serait alors totalement nouvelle, poserait, selon des spécialistes, de nombreux problèmes. De plus, « un tel réseau ressemble plus à la téléphonie mobile à la mode Be Bop » affirme un opérateur, qui a étudié la question, en faisant référence à l'ancien réseau de téléphonie sans fil lancé par France Télécom dans les années 90.
Si ce problème continuera à susciter des interrogations tant qu'Iliad n'aura pas dévoilé ses solutions, le futur opérateur va aussi devoir régler, avant d'ouvrir commercialement son réseau, un autre gros problème : l'accord d'itinérance qu'il passera avec un (ou plusieurs) opérateur(s) de réseau.
Roaming national une fois 25% de la population couverte
La future licence prévoit en effet que le nouvel opérateur pourra bénéficier d'un accord de roaming national dès qu'il aura couvert 25 % de la population avec sa propre infrastructure : un taux suffisamment bas (il correspond en gros à l'Ile de France) pour que le nouvel opérateur puisse proposer dès l'ouverture une couverture nationale.
Si l'Arcep se montrera vigilante sur les conditions (techniques et financières) proposées par les opérateurs de réseau, les MVNO se frottent déjà les mains en espérant que cet accord aura des retombées positives pour eux. "Cet accord d'itinérance est similaire à un accord de MVNO", explique Geoffroy Roux de Bézieux, le PDG de Virgin Mobile.
"Free devrait lancer un appel d'offres pour acheter une certaine quantité de minutes en fonction du nombre de clients qu'il vise. » précise-t-il. Ce qui pourrait créer une compétition entre les opérateurs mobiles (tout au moins entre SFR et France Télécom) pour accueillir Iliad sur leur réseau.
Des négociations difficiles pour la data
Mais pour les MVNO, l'opération pourrait être aussi gagnante : Virgin Mobile, qui compte déjà 1,6 millions d'abonnés (et vise les 2 millions à fin 2010), pourrait alors obtenir des prix inférieurs à ceux de Free, en plein démarrage. Cet accord d'itinérance ne concerne cependant que la 2G (voix et SMS) : autrement dit pour pouvoir proposer des services de données nationaux (notamment pour bénéficier de la croissance engendrée par le marché des smartphones), Iliad devra aussi conclure un accord commercial 3G avec les opérateurs de réseau.
Ce point sera certainement bien plus difficile à régler, l'Arcep ne pouvant pas intervenir sur ce volet. Et les trois opérateurs de réseau étant opposés à l'arrivée de Free dans la téléphonie mobile, l'opérateur peut s'attendre à des négociations serrées dans ce cadre.