Depuis plusieurs années, le manque de compétences IT et de formations adaptées est régulièrement pointé du doigt. La rapidité des évolutions technologiques et notamment l’arrivée des IA génératives dans le monde du travail impose de s’interroger sur une meilleure utilisation des outils d’apprentissage dans le monde éducatif. Conscients de ces enjeux, l’Afinef, EducAzur, EdTech France, EdTech Grand Ouest et Numeum ont mené ensemble un travail de fond en faisant émerger 12 propositions développées en fonction de 7 axes pour un numérique plus éducatif. En voici les grandes lignes.
Alors que la formation des professeurs est un enjeu clé pour accélérer la formation par le numérique, moins de 5% d’entre eux ont effectivement utilisé les ressources mises à leur disposition en 2015 dans les banques de ressources du numériques (BNRE) proposées par l’Education nationale, ont constaté les 5 organismes. Les deux premières propositions consistent à inclure une brique « ingénierie pédagogique par le numérique », dès la formation initiale des enseignants. L’intégration de cette brique et de modules de formation aux technologies est également recommandée lors de la formation continue des professeurs.
Favoriser les investissements
Bien que ces derniers soient les premiers utilisateurs des solutions d’apprentissage par le numérique, ils doivent compter sur les financements des collectivités et de l’Education nationale (ou de leur établissement, pour les professeurs d’université) pour utiliser en appui à leur enseignement, ce qui constitue un frein réel. Le déploiement à large échelle d’un chèque « EdTech » pour les professeurs constitue la 3e recommandation. La consolidation du CPF, en finançant le reste à charge sur les métiers en tension fait également des pistes évoquées. La filière étant constituée d’un tissu de près de 500 startups, elle semble mal armée pour faire entendre sa voix. Il est donc primordial de renforcer la cohésion du collectif, déjà à l’œuvre au sein des deux associations représentatives Afinef et Edtech France.
Le renforcement des moyens des hubs régionaux dans le secteur des technologies éducatives ainsi que la création d’une bannière visible et puissante de l’écosystème sont également préconises. Les financements actuels n’ont pas permis l’émergence de suffisamment de « champions » français des technologies pédagogiques notamment par manque de priorisation des investissements et un manque d’agilité dans la gestion. Le collectif préconise de prioriser les investissements avec un accent porté sur l’IA.
La création d’une base de données permettant de rassembler l’ensemble des données d’apprentissage n’existe pas encore, bien qu’elle fasse partie des communs numériques en cours de déploiement par la Direction du numérique de l’éducation (DNE). De ce fait, le collectif propose d’étudier la faisabilité d’un hub commun aux données de l’Education et de l’Enseignement supérieur.
Travailler à la construction de communs numériques
Les acteurs de la filière edtech (les startups en premier lieu) manquent encore de visibilité sur le périmètre et la définition des communs numériques (ressources IT partagées) en cours de constitution. Cette absence de visibilité est un frein au développement économique des structures positionnées sur le marché scolaire. Le soutien de ces entreprises par la commande publique ainsi que simplification des procédures d’appels d’offres publics et d’appels à projet font également partie de ces 12 recommandations.
Les 5 associations soulignent également le fait que les ministères, la DNE, le Secrétariat général pour l'investissement et les collectivités déploient une énergie certaine pour mettre en œuvre la formation par le numérique. Pour les aider dans cette tâche, elles suggèrent de mettre en place une instance opérationnelle, chargée de gérer la mise en œuvre de la feuille de route, sur le terrain, avec les acteurs de terrain. La création d’un Haut-Commissariat chargé de la mise en œuvre des ambitions françaises d’accélération de la formation par le numérique clôture cette série de suggestions