Plus de 90% de Français ne font pas confiance à leur supérieur direct
Les Français ne se font aucune illusion sur leur hiérarchie. Cet aveu est l'une des grandes leçons du sondage en ligne réalisé par Monster auprès de 4 371 Français.
A la question « envers qui faites-vous preuve de la plus grande loyauté au travail », seulement 8,77% des sondés répondent « à mon supérieur ». Ils sont un peu en deçà de la moyenne européenne (10,27%) et à égalité avec les Néerlandais.
Quant au mythe de l'Allemand dévoué à sa hiérarchie, il est désormais définitivement relégué aux oubliettes : outre-Rhin, ils ne sont que 7,45% à ne pas se défier de leur boss, tandis que les grands vainqueurs de la loyauté envers leur supérieur direct sont les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté (21%).
Bon point en revanche pour les tricolores sur le collectif : à égalité avec les Espagnols et un peu au-dessus des Britanniques et des Allemands, ils sont 36,06% à faire preuve de la plus grande loyauté envers leur équipe et dépassent la moyenne européenne qui est de 32,31%.
A noter encore que les Hongrois sont les champions de l'esprit d'équipe (40,16%) et que les Autrichiens remportent la palme de l'individualisme (41,95%) tandis que 30,36% des Français jouent leur carte personnelle (la moyenne européenne est à 32,31%).
Mais n'y a-t-il pas contradiction entre les chiffres montrant de forts taux de loyauté envers soi-même et son équipe ?
Responsable de la communication chez Monster France, Annabelle Maury répond : « Je pense que les chiffres auraient été différents il y a trois ou quatre ans. Mais la contradiction est apparente car nous sommes entrés dans une phase lourde de travail en mode-projet ».
Dans ce mode de travail très présent en informatique, l'individualisme caractérisé par l'idée de « bonne personne à la bonne place », est compensé par l'interdépendance aux autres. Mais ces chiffres montrent avant tout une véritable préoccupation des Européens face au monde du travail. Quant à la défiance des uns et des autres à leur « n+1 », elle reste une variable importante que les DRH devront sérieusement prendre en compte s'ils veulent que le mode-projet gagne en efficacité.