Plus d'un tiers des chercheurs de France Telecom en grève
[Mise à jour] Chez France Télécom, la menace qui pèse actuellement sur les activités françaises de R&D a provoqué la colère des chercheurs. Près de 1300 salariés des Orange Labs - 37% sur un effectif global de 3 500 salariés - ont répondu présents à l'appel à la grève lancé hier mardi 24 juin, par les organisations syndicales CFDT, CGT, SUD, FO, CFE-CGC, et CFTC. Ils manifestaient pour protester contre une diminution des effectifs de près de 10 %, programmée sur l'ensemble des sites R&D de France Telecom en France, soit 325 emplois de moins d'ici fin 2008. Un premier plan vient d'être mis en place portant sur 92 suppressions d'emplois dont la moitié à Lannion, sans aucune proposition de reclassement.
325 petits bateaux en papier pour symboliser les suppression d'emploi
En réaction, le mouvement de protestation a été suivi sur l'ensemble des sites de R&D français (Issy-Moulineaux, Rennes, Caen, Grenoble, Sophia Antipolis et Belfort). A Lannion, en particulier, où plusieurs centaines de chercheurs ont mis à l'eau 325 petits bateaux en papier. Un geste symbolique pour matérialiser l'annonce en avril dernier par la direction des suppressions de postes. Ces réductions s'inscrivent dans le cadre de la poursuite - du plan stratégique Next qui prévoit 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2008.
Des délocalisations en Egypte et en Jordanie
Et si la pilule passe mal, c'est aussi parce que les investissements en R&D sont présentés comme stratégiques par la direction du groupe. Et celle-ci préfère pourtant les installer à l'étranger pour réaliser des économies : « Didier Lombard, le PDG, a décidé de délocaliser la R&D dans des pays dits à bas coûts, comme l'Egypte ou la Jordanie », signale Sébastien Crozier, délégué syndical CFE-CGC. Maxence d'Epremesnil, délégué syndical et coordinateur CFE-CGC ajoute même : « La direction a même annoncé 90 embauches dans ces laboratoires à l'étranger ». En janvier dernier, l'opérateur ouvrait ainsi son 18ème Orange Labs dans le monde, au Caire. De quoi s'interroger sur le devenir de la recherche et du développement de France Télécom, en France.