En 2000, Cédric Mermilliod, Edouard de Remur et Stanislas de Remur ont cofondé Oodrive. En 2020, vingt ans plus tard, ils cosignent « Pour un cloud européen garant de notre indépendance numérique » qui vient de paraître aux éditions du Cherche-Midi, ouvrage préfacé par le Secrétaire d'État au Numérique, Cédric O. Si certaines affirmations de ce dernier feront tousser les historiens de l'innovation et si certains rappels tournent au plaidoyer pro domo, Cédric O précise bien l'enjeu fondamental de maîtriser l'environnement numérique, notamment cloud, pour conserver une place dans le concert des nations développées.
Quand on parle de souveraineté numérique, beaucoup haussent les épaules. Si le plaidoyer de Cédric Mermilliod, Edouard de Remur et Stanislas de Remur n'est pas très original, il a l'avantage de bien repréciser les enjeux et le contexte, en espérant que les arguments développés permettront aux sceptiques de comprendre que hausser les épaules n'est guère approprié. L'ouvrage débute ainsi par des rappels de base sur le cloud et son marché actuel avant de détailler les raisons pour lesquelles un cloud européen est nécessaire face aux « préférences nationales » clairement assumées de nos rivaux. Une fois le constat posé, le reste de l'ouvrage s'attache au comment, de la stratégie au développement. Un chapitre est consacré à l'un des pavés du long chemin, Gaïa-X.
Bien qu'écrit par des spécialistes du numérique, ce livre n'est pas technique. Plutôt économique voire politique, c'est un plaidoyer bien argumenté, avec des chiffres clairs. Il s'adresse à tous les décideurs du numérique, et donc pas seulement les DSI. Il serait même plus juste de dire qu'il s'adresse surtout aux décideurs économiques, en entreprise ou en politique. Mais que les DSI comprennent tous les enjeux lorsqu'ils apposent leur signature au bas d'un contrat Amazon, Microsoft ou Google serait déjà une bonne chose.
Plaidoyer pour un cloud européen souverain
Les fondateurs d'Oodrive publient aux éditions du Cherche-Midi « Pour un cloud européen garant de notre indépendance numérique ».