Piston a livré Airframe, une version allégée et gratuite de son logiciel de cloud privé basé sur OpenStack. La principale différence entre cette version gratuite et la version de classe entreprise, c'est que Airframe ne permet pas de mise à l'échelle automatique du service et n'est pas conçu pour la haute disponibilité. Cela signifie que, lorsque Piston livre une mise à jour de son logiciel pour suivre le rythme des mises à jour d'OpenStack - environ tous les six mois maintenant - la version gratuite doit être interrompue pour rattraper la version en cours, alors que dans le cas de la version entreprise, un déploiement sans interruption de service est possible. En outre, dans le cas de la version gratuite, pour effectuer une mise à l'échelle et ajouter des machines virtuelles, il est nécessaire de remettre en route le système à partir de zéro, alors que ces extensions se font de manière dynamique avec la version entreprise. D'après Joshua McKenty, la mise à disposition d'une version gratuite ne va pas entamer les ventes du produit payant. Il espère au contraire que le produit gratuit va servir de point d'entrée pour attirer de nouveaux utilisateurs payants.
Plate-forme d'essai limitée au niveau fonctionnel
L'annonce de Piston fait suite à celle des fournisseurs Rackspace et VMware, qui ont tous deux annoncé la semaine dernière et le même jour, la disponibilité de versions gratuites et bon marché de leur logiciel de cloud. Rackspace a annoncé la gratuité de certains services dans son système de cloud privé basé sur OpenStack et VMware a proposé un mode d'inscription facilité pour essayer son service de stockage de cloud public vCloud. Plus tôt ce mois-ci, Red Hat avait annoncé une preview de son logiciel Infrastructure-as-a-Service (IaaS) sous OpenStack. Le fournisseur prévoit de généraliser cette version et de proposer une édition avec support d'ici à l'année prochaine. Désormais Rackspace, Red Hat et Piston proposent tous des distributions gratuites d'OpenStack, lui-même étant un logiciel libre, issu du projet Open Source initié par la Nasa.
Selon Krishnan Subramanian, analyste principal chez Rishidot Research, « ces évolutions sont typiques du modèle « freemium » adopté aujourd'hui par de nombreuses entreprises Web 2.0 ». Celui-ci explique que la raison d'être de ces formules est « d'offrir des services qui n'ont aucune incidence sur la ligne de produit principale, les lier à une plate-forme pour les monétiser par la suite ». De plus, « pour les acteurs de l'écosystème OpenStack, pris entre Amazon Web Services, Microsoft et Google d'un côté, et par VMware et d'autres grandes entreprises traditionnelles, de l'autre, ces approches sont essentielles pour favoriser l'adoption de leur système par le marché. Ils doivent aussi rendre leurs produits basés sur OpenStack faciles à installer et transparents, et parvenir à créer une communauté autour de leur propre marque».