Pour la première fois, l'étude annuelle menée par la BSA (Business Software Alliance) sur le piratage a été confiée au cabinet IDC et ne s'est pas limitée aux seuls logiciels professionnels mais a intégré tous les logiciels équipant des micro-ordinateurs professionnels et domestiques, y compris les jeux et les systèmes d'exploitation. En valeur, la France est le troisième pays pirate du monde et le premier européen avec un taux de piratage de 45 % et une perte de chiffre d'affaires pour les éditeurs de 2,3 milliards de dollars (derrière les USA, avec 22 % et 6,5 milliards de dollars, et la Chine avec 92 % et 3,8 milliards de dollars). L'Europe de l'Ouest pirate en moyenne à hauteur de 36 % du parc logiciel contre 71 % pour l'Europe de l'Est, 53 % pour la zone Asie-Pacifique, 23 % pour les USA et le Canada, 63 % pour l'Amérique Latine et 56 % pour le reste du monde. Le taux moyen mondial de piratage est de 36 % selon IDC, pour une valeur globale des logiciels contrefaits de 28,8 milliards de dollars.
L'étude se base sur la différence entre les ventes effectives de logiciels et les ventes théoriques au regard du parc de micro-ordinateurs qualifié par les autres études d'IDC. La valeur des logiciels piratés a, de plus, été estimée segment par segment (bureautique, jeux...). Mais, contrairement aux années passées, les comportements ont été analysés zones par zones et n'ont pas été extrapolés à partir du seul cas des Etats-Unis. La pénétration croissante de l'Open Source et la réutilisation de logiciels récupérés sur d'anciens matériels à l'occasion d'un renouvellement semblent donc avoir été mieux pris en compte cette fois. « Il y a en moyenne 6,2 logiciels sur chaque PC de bureau, avec 0,8 logiciel Open Source et 2 logiciels récupérés », indique ainsi Alain Petrissans d'IDC France. Celui-ci admet volontiers que bon nombre de logiciels piratés ne seraient jamais achetés à cause d'une utilité trop faible.
Bertrand Salord, porte-parole du BSA en France, regrette : « 3400 entreprises en France fabriquent du progiciel dont 2800 sont françaises et 2300 réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 3 M¤. Ce sont ces dernières les plus menacées par le piratage et elles peuvent disparaître par sa faute. »