L’open innovation est sur toutes les lèvres dans les grands groupes français et PSA Peugeot-Citroën n'y fait pas exception. Après 4 hackathons dont le dernier tenu en Chine, sa division Véhicules et Services connectés lance le programme PSA Group for Developers pour recueillir des idées d’applications sur un thème imposé : « Santé et bien-être pour la voiture connectée ». Le site a été ouvert hier dans le cadre d’un meet-up organisé par PSA au Village by CA (l’espace d’open innovation ouvert à Paris par le Crédit Agricole il y a 2 ans). Pour mettre au point leur projet, les développeurs pourront s’appuyer sur les outils du PaaS Bluemix d’IBM et sur l’API Rest du constructeur automobile, celle-ci leur permettant d’accéder aux données remontées des véhicules dans trois domaines : télémétrie, maintenance et corrélation.
Le programme s’achèvera à la fin de l’année sur un premier filtrage des projets. Pour l’instant, les développeurs vont accéder à des données virtuelles venant d’un nombre réduit de véhicules de test. L’objectif étant ici de présenter le type de données qu’il sera possible d’utiliser : position GPS, kilométrage, état du moteur sur température d’huile, vitesse moyenne, consommation instantanée, vitesse du moteur, etc. « Une dizaine de types de données de base vont permettre de faire des prédictions sur les pannes », explique notamment Thomas Quartier, responsable du département Développement et opération pour les Services connectés. Par la suite, si le développeur veut exploiter des données réelles, « nous passerons dans un mode de contractualisation », précise-t-il. Après le premier filtrage, une relation plus fine pourra s’établir avec certains développeurs « pour identifier des start-upers en relation avec nos besoins. C’est ainsi que nous arrivons dans des phases d’incubation », expose Thomas Quartier.
Un SDK prévu sur la roadmap
Voilà trois ans que PSA a créé sa division Services mobiles et connectés, dirigée par Brigitte Courtehoux. Le constructeur équipe déjà ses voitures de boîtiers permettant d’appeler les urgences et d’envoyer des SMS en cas d’accident. Une vingtaine de boîtiers en 1ère ou 2ème monte sont déjà opérationnels. Avec cette capacité à exploiter les données remontées et, plus tard, de s’interconnecter avec d’autres véhicules « s’ouvre devant nous un nouveau périmètre d’usages et de services », pointe Thomas Quartier. « Co-innover avec d’autres acteurs va nous permettre de confirmer ces business models et c’est à nous de proposer cette co-innovation ». Les données sont collectées des véhicules après avoir obtenu l’accord des clients. Elles sont ensuite préparées pour fournir un bon niveau de qualité aux développeurs. Ces derniers pourront récupérer par ailleurs sur Bluemix d’autres API, pour enrichir leurs applications, en particulier les API cognitives de Watson et les données météorologiques de The Weather Company.
« Si le programme PSA Group for Developers (PG4D) est un succès, nous pourrons aller plus vite et plus loin, et ouvrir d’autres opportunités dans d’autres domaines et peut-être sur d’autres régions du monde. En Corée, les attentes sont vives », souligne Thomas Quartier. « Avec ce programme, nous travaillons à court terme. Mais avant 2020, dans notre roadmap sur notre 3ème génération de boîtiers, nous prévoyons un SDK ». Celui-ci permettra aux développeurs d’installer des éléments dans la voiture, mais cela peut avoir aussi des implications sur la responsabilité du constructeur. Pour l’instant, rien de tel n’est prévu. D'autres constructeurs comme Ford ont également des programmes pour attirer les développeurs d'apps vers leur écosystème.