L'épidémie de Covid-19 a balayé les perspectives de croissance de l'industrie des logiciels et des services en Europe de l'Ouest. Avant que la crise n'éclate, Teknowlogy Group anticipait une hausse de 4,4% des revenus du secteur dans la région cette année par rapport à 2019. Ils devaient ainsi atteindre 330 Md€. Partant de la situation à fin mars, le cabinet d'études ne parie plus que sur une chiffre d'affaires de 308 Md€, soit une décroissance de 2,6% dans le meilleur des cas. Ce scénario optimiste est bâti sur l'hypothèse que le pic du virus puisse être contenu et géré avec succès d'ici fin juin, avec des mesures de confinement assouplies avant la fin de cette période. Mais si cette période devait durer 6 mois, avec un retour à la normale au dernier trimestre 2020, voire trois mois plus tard, un recul de 12% du marché à 278 Md€ serait à attendre.
« Nous avons basé nos attentes sur un certain nombre de facteurs, notamment la vitesse à laquelle le virus se propage dans les différentes régions, l'étendue et la durée du confinement, et le succès des mesures gouvernementales. Mais la nature mondiale de l'économie signifie qu'aucun pays en Europe ne peut éviter l'impact sur les chaînes logistiques internationales et la demande des clients », explique Christophe Chalons, vice-président exécutif et analyste en chef de Teknowlogy Group.
Un scénario optimiste de stabilité pour les logiciels
Concernant spécifiquement le marché des logiciels, le cabinet d'études table sur une baisse des revenus au mieux de 0,1% (100 Md€), au pire de 8,7% (92 Md€). Le SaaS jouera néanmoins une partition différente puisque sa croissance devrait rester forte, particulièrement dans le domaine des applications de collaborations et de communications unifiées. Sur le marché des services, il faut s'attendre à un recul des revenus de 3,7% à 208 Md€ dans le meilleur des cas, ou de 13,7% à 186 Md€ dans l'hypothèse la plus pessimiste. Le cabinet d'études estime que les dépenses en matière de conseil et d'intégrations seront fortement touchées à court terme. En revanche, celles consacrées à l'infogérance et aux services managés devraient mieux résister.