C'est devenu une événement récurrent auquel Google se livre chaque année. A savoir les dernières avancées en termes de relations entre les développeurs et les métiers dans son étude Accelerate State of DevOps. Le corpus de répondants interrogés pour l'occasion est impressionnant, pas moins de 33 000 personnes sollicités pour cette vaste enquête menée à l'échelle mondiale. « Nous nous concentrons également sur les facteurs qui sous-tendent d'autres résultats comme l'épuisement professionnel et la probabilité que les employés recommandent leurs équipes », indique Google. « Cette année, nous nous sommes assurés de prendre en considération les pratiques et les capacités qui semblent exercer une influence sur ces résultats ».
Alors quoi de neuf dans cette 8e édition ? Dès le départ, Google donne le ton : « le développement logiciel a connu une baisse d'innovation en termes de pratiques, d'outils et de partage d'informations », prévient d'entrée la firme de Mountain View. « Cela pourrait être le résultat de la pandémie qui a entravé la capacité de partager les connaissances et les pratiques à travers équipes et organisations ». Pour planter le décor, Google précise aussi quelques indicateurs de contexte comme l'utilisation du cloud computing qui continue de s'accélérer. En effet, le pourcentage de les personnes signalant l'utilisation du cloud public, y compris en mode hybride, est maintenant de 76 %, contre 56 % en 2021. Avec un corollaire plutôt inattendu : « L'utilisation de l'hybride et du multicloud semble avoir un impact négatif sur les performances de livraison de logiciels indicateurs – MTTR, délai et fréquence de déploiement – à moins que les répondants aient des niveaux élevés de fiabilité », peut-on lire dans le rapport.
L'ingénierie de la fiabilité des sites en première ligne
Autre facteur clé des développeurs passé au crible, celui de la fiabilité pour améliorer la qualité de la livraison et de l'exploitation logicielle. L'ingénierie de la fiabilité des sites (aka site reliability engineering ou SRE) est aussi en première ligne. « L'adoption de SRE est répandue parmi les équipes que nous avons interrogées : une majorité de répondants utilisent une ou plusieurs des pratiques dont on a parlé. Dans cet éventail d'équipes, les données révèlent une relation nuancée entre la fiabilité, le logiciel, leur livraison et les résultats : lorsque la fiabilité est médiocre, la performance de la livraison logicielle ne prédit pas un succès organisationnel. Cependant, avec une meilleure fiabilité, on commence à voir l'influence positive de la livraison de logiciels sur le succès de l'entreprise », analyse Google.
Le fournisseur s'est également penché dans son rapport sur la variété de capacités techniques répandues parmi les développeurs. Pour ceux considérés comme les plus performants, 33 % utilisent davantage le contrôle de version, 39 % l'intégration continue et 46 % la livraison continue. « Comme les années précédentes, il est démontré que l'intégration continue stimule la performance de la livraison. Les plus performants qui répondent aux enjeux de fiabilité sont 1,4 fois plus susceptibles d'utiliser l'intégration continue que les autres », fait savoir Google.
Des exigences de sécurité et de culture pregnantes
« Lorsque les exigences de sécurité sont définies et contrôlées par une organisation de sécurité consolidée, il peut être plus difficile pour certaines équipes de développeurs de les appliquer pour d'autres. Cela démontre encore l'avantage de transférer les problèmes de sécurité à l'équipe qui est la plus responsable de l'application », prévient par ailleurs le fournisseur. « Il s'agit de l'une des formes les plus subtiles de couplage dans les organisations, et bien que nous ayons collecté les données sur la sécurité, cela est susceptible de concerner les autres fonctions centralisées. Permettre aux équipes de prendre leurs propres décisions en matière de sécurité ainsi que d'autres fonctions souvent centralisées, est un moyen de progresser et de récolter davantage de bénéfices qu'utiliser une architecture faiblement couplée à l'organisation ».
Dans son rapport, Google souligne par ailleurs que la culture est également un aspect nécessaire de DevOps puisque cela concerne - au niveau le plus élémentaire - des outils, aussi bien que des pratiques et la façon dont les individus travaillent ensemble pour développer et livrer des logiciels de manière rapide et fiable, et en toute sécurité. « Les données de la recherche de cette année appuient les conclusions précédentes selon lesquelles la performance organisationnelle est influencée par le type de culture qui existe au sein d'une organisation. Plus précisément, une culture générative est associée à des niveaux de performance organisationnelle plus élevés par rapport aux organisations caractérisées par une culture bureaucratique ou pathologique. Les employés des organisations ayant une culture générative sont plus susceptibles d'appartenir à des équipes stables, de produire une documentation de meilleure qualité et de consacrer la majeure partie de leur temps à un travail significatif ». Et si le plus dur était de mettre tout cela en musique et surtout en pratique ?