Pékin 2008 : l'heure de vérité pour Lenovo
Fournisseur de l'équipement informatique des JO, le constructeur chinois Lenovo (dont IBM ne détient plus que 4,7%) a testé 30 000 matériels sur deux ans pour être fin prêt cet été. Principal défi : l'adaptation aux conditions climatiques des différents sites olympiques.
Parmi les sponsors officiels des JO de Pékin, Lenovo est sans doute celui qui a le plus à perdre. En tant que fournisseur officiel des équipements informatiques (PC, serveurs, écrans, imprimantes... cf. la liste en encadré ci-dessous), le constructeur chinois n'a pas droit à l'erreur : tout doit se dérouler parfaitement. Et si Lenovo a pu tester ses capacités il y a deux ans avec les Jeux d'hiver de Turin, les Jeux de Pékin - qui débutent ce vendredi 8 août - sont quatre fois plus gros.
En tout, ce sont 30 000 matériels que Lenovo a mis en place et testé au cours des deux dernières années, lors de quarante-deux compétitions sportives. Un des challenges principaux, explique Wu Min, responsable du support technique de Lenovo pour les Jeux, était de pouvoir supporter les différentes conditions de température et d'humidité selon les sites olympiques (le climat est plus humide à Hong Kong et Qingdao qu'à Pékin) et les installations sportives : le Beijing National Aquatics Center, centre aquatique appelé aussi Water Cube, était particulièrement redouté par les 580 ingénieurs de Lenovo.
La recette : du matériel éprouvé, et XP plutôt que Vista
Parmi les précautions prises, Lenovo n'a retenu que de l'éprouvé. Les 12 000 ordinateurs de bureau sont ainsi des ThinkCentre M55e, les portables des Thinkpads T60, et ils tournent sous Windows XP. Vista a été écarté officiellement [[page]] parce que les choix techniques ont commencé à être effectués avec le Bocog (comité d'organisation des Jeux de Pékin) en 2004. En revanche, 5 000 modèles récents de machines Lenovo seront mis à disposition dans les 6 « Internet Lounges », à destination des athlètes, de leurs entraîneurs et des médias.
Les équipes de support de Lenovo se sont aussi engagées à assister les visiteurs et médias accrédités, en cas de souci avec du matériel non Lenovo. Mais Wang Lei, directeur technologique de l'entité JO de Lenovo, reconnaît que le plus gros souci sera la barrière de la langue. La connaissance de l'anglais faisait partie des critères de recrutement, et le constructeur a en outre donné des cours à ses équipes, mais la prononciation pourrait encore poser problème.
IBM détient maintenant moins de 5% du constructeur chinois
Pour Wu Min, ces Jeux auront des effets bénéfiques sur la façon dont Lenovo s'adressera au marché. D'une part dans la mesure où désormais le constructeur aura l'expérience « de projets énormes et compliqués », d'autre part en lui donnant de l'expérience sur la façon d'adapter ses produits pour répondre à des besoins utilisateurs différents selon les marchés. Lenovo n'a pas à rougir de son chiffre d'affaires, mais le fabricant doit particulièrement soigner son offensive sur le marché américain, où il désespère d'entrer dans le top 3, aux côtés de HP et Dell. Il est actuellement quatrième, derrière le Taïwanais Acer.
Malgré la présence des Jeux en Chine, dans un contexte politique où la Chine est montrée du doigt sur le sujet des droits de l'Homme, le constructeur n'a guère insisté sur sa nationalité. La communication est surtout axée sur le savoir-faire et le soutien aux athlètes. Et si beaucoup croient encore que les ThinkCentre et autres Thinkpads sont fabriqués par IBM - Big Blue a pourtant vendu son activité PC à Lenovo fin 2004 -, ce dernier se désengage de plus en plus : après sa dernière vente de titres il y a deux semaines, IBM ne détient plus que 4,7% du fabricant.