L’heure est aux enquêtes pour déterminer les causes réelles de la panne intervenue mercredi soir sur les appels d’urgence. Entre 16h45 et minuit, les numéros 15, 17,18 ont été très fortement perturbés dans plusieurs départements de la métropole et des DOM. Un incident sur le réseau Orange qui coordonne l’ensemble des appels aux numéros d’urgence est à l’origine de cette panne massive. Aujourd’hui, le PDG de l’opérateur, Stéphane Richard « a lancé une enquête interne approfondie qu'il a confiée à l'Inspection générale du Groupe », précise un communiqué.
Il ajoute, que « celle-ci devra mener les investigations nécessaires pour identifier les causes précises de cet incident et émettre des recommandations pour tirer tous les enseignements nécessaires. Les conclusions sont attendues sous 7 jours. ». Dans différentes interviews, le patron d’Orange a expliqué que le problème provenait probablement d’une « défaillance logicielle dans les équipements critiques de réseaux » et de compléter qu’il s’agit « d’un problème technique rarissime ». Il écarte par contre toute hypothèse d’une cyberattaque, bien que le ministre de l’Intérieur n’est pas exclu cette piste. De même, il juge peu probable une erreur de maintenance sur les routeurs.
Un audit externe mené par le gouvernement et Stéphane Richard sur la sellette
En parallèle de l’enquête interne, Orange va aussi subir un audit externe diligenté par le gouvernement pour déterminer « les causes et les conséquences de cet incident, ainsi que les modalités de remontées d’information ». Les services du ministère de l’Intérieur, de l’économie, l’Arcep mais également l’ANSSI seront mobilisés pour cet audit. Ce dernier devra répondre à plusieurs questions : Pourquoi des opérations de maintenance ont eu lieu en pleine journée et non de nuit ? Existe-t-il des systèmes de redondance et pourquoi ne se sont-ils pas déclenchés ?, etc.
Encore beaucoup de questions et un bilan humain qui à date fait état de 4 victimes présumées dont un enfant de 2 ans. Ces dysfonctionnements « graves et inacceptables » commencent à avoir des répercussions politiques. Ainsi, Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d’Etat au numérique, estime au micro de Sud Radio qu’ « il ne faudra pas regarder que le problème technique, mais également l’organisation même d’Orange » et de viser la responsabilité de Stéphane Richard. Ce dernier est clairement sur la sellette à un an de la fin de son mandat. Comme les ennuis n’arrivent jamais seuls, une peine de 3 ans de prison dont 2 avec sursis a été demandée par le ministère public dans l’affaire Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. A l’époque, il était directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde et il est poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics.