Pour faire face à la crise sanitaire, les entreprises du numérique ont engagé des stratégies différentes. A titre d’exemple, certains acteurs installés dans la Silicon Valley licencient, gèlent les salaires de leurs employés ou les mettent en congés forcés alors que d’autres recrutent. Dans une étude, Candor, un site spécialisé dans la négociation salariale des employés de l’IT a fait un point sur la situation du marché de l’emploi au niveau mondial. Les résultats montrent que 46% de plus de 7 000 sociétés étudiées embauchent encore pendant la pandémie, tandis que 21% licencient et que 32% ont gelé leurs recrutements. Les grandes gagnantes sont celles du secteur des nouvelles technologies, avec plus de  62% qui augmentent plus leurs effectifs qu'elles ne les réduisent.

Les raisons ? L’importance du numérique pendant la période de confinement. Le rapport souligne que suite à leur succès, des plates-formes collaboratives telles que Zoom ont intensifié le rythme de leurs  embauches. Même constat dans le transport et la logistique avec 75% de recrutements. A titre d’exemple, Amazon aurait engagé 100 000 personnes en seulement quatre semaines, et prévoit d'ouvrir 75 000 postes supplémentaires d’ici peu.

Répondre aux besoins du secteur de la formation

Autre secteur en croissance en dépit de la crise sanitaire: celui du e-learning: Dans son rapport, Candor note que les salles de classe devenues virtuelles pour 90% des élèves du monde ont entraîné une très forte demande. En conséquence, les spécialistes du domaine recrutent quatre fois plus plus qu’ils ne licencient. De même, l’engouement pour les jeux vidéo fait qu’il y aurait 10 fois plus de postes à pourvoir que de coupes dans ce domaine. L’étude souligne qu’une plate-forme de streaming comme Twitch connaît une augmentation hebdomadaire de son trafic pouvant atteindre 10%. Le vent est également favorable pour les entreprises de la biotechnologie, un secteur clé durant l’épidémie recrutant 3,7 fois plus qu’il ne licencie. A l’inverse, le marketing, la publicité, les relations publiques, l'éducation, le commerce électronique et les places de marché font partie des secteurs ayant licencié ou gelé leurs recrutements.   

Dans son rapport, Candor note une diminution des recrutements aux quatre coins du globe. Source: Candor

Si l’on étudie la répartition par pays, la région de Bangalore, en Inde, a connu une forte croissance de l'emploi tandis que dans la baie de San Francisco près de la moitié des entreprises ouvrent toujours des postes, dans un contexte où de nombreuses villes sont passées au télétravail. Pourtant, dans le même temps, Candor note qu’une compagnie sur cinq a réduit ses effectifs dans la Silicon Valley, Seules, les villes de San Diego (Californie), Cambridge (Massachusetts) et Paris (France) comptabilisent plus d'embauches que de gels ou de licenciements. Seules, 36,1% des entreprises installées à New York embauchent alors que la ville est durement touchée par la pandémie. D'autres, situées à Houston (Texas) avec 29,2% de propositions ou Toronto (Canada) avec 31% de postes supplémentaires, connaissent un ralentissement  en raison du Covid-19.

 

Malgré la résistance du secteur numérique, le marché de l'emploi dans son intégralité a fortement baissé au niveau mondial par rapport à l'an dernier. Source: Indeed. 

Davantage d'embauches dans les starts-up américaines

Durant la crise, les offres toutes spécialités confondues ont fortement baissé au niveau mondial. Selon Indeed, l'Australie, le Royaume-Uni, le Canada et l'Irlande ont enregistré une baisse des annonces de plus de 40% dès la mi -avril. En France, le marché de l’emploi a chuté de 34,7%, un taux légèrement inférieur à celui de l’Italie (35,5%) mais plus important comparé aux Etats-Unis (-30,8%). Sur le plan des catégories professionnelles, le site relève au niveau mondial  une diminution de 25,9% des annonces de développeurs d’applications, un score particulièrement bas pour l’une des spécialités les plus courues de l’emploi IT. Enfin, l’étude indique qu’aux Etats-Unis, les  start-ups et les TPE sont celles qui recrutent le plus, à  l’inverse du secteur public et éducatif. Le site recommande aux demandeurs d’emploi de postuler auprès de petites structures même si elles ne garantissent pas un salaire élevé .